Présents en tous points du territoire, les pharmaciens sont des acteurs clés à chaque étape de la chaîne du médicament et des produits de santé. Alors qu’ils sont, chacun au sein de leur métier, au service de la santé publique et de la population, il est essentiel de connaitre et d’estimer les ressources pharmaceutiques. Soucieux d’anticiper l’avenir de la profession, l’Ordre national des pharmaciens étudie chaque année l’évolution démographique et dresse un panorama de l’ensemble des pharmaciens.

Trois grandes tendances sont à noter pour l’année 2016 :

  • le renouvellement des pharmaciens, signe d’une profession d’avenir ;
  • la répartition pharmaceutique équilibrée sur le territoire, gage de sécurité pour l’accès aux produits de santé et à la biologie médicale ;
  • le regroupement des structures, comme nouveau mode d’exercice.


Par rapport à l’année 2015, le nombre d’inscrits au tableau de l’Ordre est relativement stable pour l’ensemble de la profession (-0,42%), avec 74 441 pharmaciens enregistrés dans les différentes sections de l’Ordre.

L’âge moyen est également constant, s’élevant à 46,7 ans (soit +0,1 an par rapport à 2015). Cette très faible évolution depuis quelques années traduit une inversion de la tendance au vieillissement de la population pharmaceutique. Ainsi, la profession assure son renouvellement avec une prépondérance de pharmaciens âgés de moins de 33 ans, alors que les tranches des 48-52 ans et des 53-57 ans prédominaient respectivement en 2006 et 2011.

Par ailleurs, le maillage territorial est particulièrement dense et équilibré, sécurisant l’accès aux médicaments et produits de santé, ainsi qu’aux actes biologiques. Pour 100 000 habitants, on recense en moyenne 33 officines,
3,9 PUI et 5,7 laboratoires de biologie médicale.

Enfin, des regroupements de structures s’opèrent en nombre pour l’ensemble des métiers de la pharmacie. Les jeunes officinaux s’associent de plus en plus en société et de plus en plus tôt, même si l’exercice libéral demeure attractif. Sous l’effet de la réforme de la biologie médicale de 2010, on constate cette année encore une forte concentration des laboratoires de biologie médicale, le nombre de structures ayant été divisé par 2 (voire 3) en 6 ans. Entre établissements de santé, la coopération est le maître-mot avec une augmentation de plus de 17% des groupements de coopération sanitaire en 2016.

Ainsi, une nouvelle manière d’exercer se dessine. Les regroupements permettent notamment de partager la responsabilité, réduire le risque financier en le mutualisant et réaliser des économies d’échelle alors porteuses pour le développement des structures.

Cette tendance forte au regroupement est en adéquation avec l’évolution de la société et de l’équilibre vie personnelle/ professionnelle. L’avenir de la profession est à imaginer dans le sillage de cette nouvelle manière d’exercer.

L’évolution démographique révèle un dynamisme et une volonté d’entreprendre, reflet de l’attrait des nombreux débouchés qu’offre la filière pharmaceutique. La profession continue d’intéresser : le renouvellement des pharmaciens est en bonne voie et les jeunes s’engagent de plus en plus tôt.