Selon la réorganisation du programme de dépistage organisé du cancer colorectal prévue dans un arrêté du 19 mars 2018, les biologistes médicaux se voient déchargés de certains aspects matériels et appelés à se concentrer sur l'analyse des prélèvements et sur l'information des personnes dépistées.

Les campagnes de prévention de ce cancer ont débuté en 2008, mais, avec 18 000 décès par an, il reste l’un des plus meurtriers. Pour autant, les sujets dépistés à temps guérissent dans neuf cas sur dix. Le nouvel arrêté du 19 mars 2018 confirme que tous les Français continueront de se voir proposer, à partir de 50 ans et tous les deux ans, ce dépistage, qui a fait la preuve de son efficacité : celui de la recherche de sang occulte dans les selles. 

Ce dépistage résulte de la mise en œuvre d’un examen de biologie médicale introduit en 2014, qui utilise la méthode immunologique quantitative de recherche de sang dans les selles sur prélèvement unique. La notion de laboratoire de biologie médicale – centre de lecture disparaît au profit de celle de laboratoire de biologie médicale (LBM), accrédité NF EN ISO 15189 pour cet examen.

Un nouveau kit de dépistage fourni 

Si le nouveau kit de dépistage reste toujours composé d’un flacon de prélèvement, d’un dispositif d’aide au recueil des selles, son mode d’emploi illustré validé par l’Institut national du cancer (INCa) voit son contenu adapté. Évoquant la réalisation du dépistage – et non plus une stratégie d’invitation –, l’arrêté  prévoit qu’il n’appartient plus au LBM d’adresser à la personne dépistée le nouveau kit de dépistage en cas de résultat non analysable. L’envoi du kit incombe désormais au prestataire qui a été sélectionné pour les fournir, à l’issue d’une procédure de marché public mise en œuvre par l’Assurance maladie. En revanche, il revient au LBM d’adresser à la personne dépistée un compte-rendu spécifique, l’informant des raisons pour lesquelles le prélèvement n’a pas pu être analysé la première fois. Lorsqu’une personne a participé au moins à l’une des trois précédentes campagnes de dépistage organisé, il est prévu qu’un kit soit joint à ce second courrier de relance.

 Initialement, le kit ne sera plus remis uniquement par le médecin traitant. Il pourra l’être dans le cadre d’une consultation classique, par un gynécologue, un hépato-gastroentérologue ou par un médecin d’un centre d’examen de santé de l’Assurance maladie, notamment quand l’assuré éligible ne déclare pas de médecin traitant.Autre nouveauté : une fiche d’identification de la personne dépistée et de son ou ses médecins (conformément à son souhait) est validée par l’INCa à l’issue de la procédure d’achat et peut faire l’objet de modifications non substantielles.

Des vérifications nécessaires par le LBM

Avant d’analyser et d’interpréter des résultats d’examen, le LBM est appelé à procéder à différentes vérifications : tranche d’âge d’éligibilité, intégrité du prélèvement, date de péremption du kit de dépistage, date du prélèvement, son identification et sa correspondance avec la fiche d’identification. Des tâches, insiste l’arrêté, qui doivent être effectuées avant la réalisation de la phase analytique.

En savoir plus : 

Arrêté du 19 mars 2018 modifiant l’arrêté du 29 septembre 2006 relatif aux programmes de dépistage organisé des cancers et portant modification du cahier des charges du dépistage organisé du cancer colorectal