Depuis le début de la crise sanitaire, le recours à la télésanté a été nécessaire et très fortement encouragé.

En effet, la télésanté a connu un développement massif en avril dernier, puisque près d‘un million de téléconsultations par semaine ont été réalisées contre 10 000 par semaine en février. Début septembre, l’activité avait nettement diminué sans toutefois retrouver les niveaux observés durant le confinement (160 000/sem). Il permet pourtant de limiter les risques de propagation du virus et de maintenir le suivi médical et soignant, particulièrement pour des patients atteints de pathologies chroniques, et prévenir les ruptures de soins.

1. La stratégie de prise en charge à distance par les professionnels de ville 

Pour faire face à l’épidémie, le ministère de la santé invite les professionnels de santé de privilégier de façon massive et rapide les prises en charge à distance, afin :

  • D’éviter les déplacements des patients et des femmes enceintes en convertissant les consultations en présentiel en consultations à distance lorsque cela est possible.
  • De diminuer le nombre de vos patients en salle d’attente.
  • De maintenir le suivi de vos patients et éviter les ruptures de prise en charge, en proposant une prise en charge à distance en substitution du présentiel. Les consultations en présentiel sont susceptibles d’être annulées par les patients eux-mêmes, auquel cas il pourra leur être proposée une prise en charge à distance.


 

  • Pour les professionnels médicaux, le recours aux actes de téléconsultation (1) est encouragé.
  • Pour les auxiliaires médicaux autorisés et pharmaciens, le recours au télésoins (voir encadré ci-dessous) est encouragé.

 

  • D’assurer l’accès à un professionnel médical pour les patients âgés et isolés, en organisant l’accompagnement à la téléconsultation par les professionnels auxiliaires médicaux (notamment IDE, rémunérés pour cet accompagnement) lors de leurs visites à domicile.
  • De prendre en charge les patients susceptibles d’être atteints de covid-19 avec les recommandations suivantes :


 

  • Pour les médecins : proposer une téléconsultation médicale pour les patients présentant les signes d’une infection respiratoire (2) ainsi que pour les patients atteints de covid-19 (3), et de s’intégrer dans une organisation de télésurveillance des patients covid-19 lorsqu’elle existe (renseignement et coordination en lien avec l’ARS).
  • Pour les infirmiers : recourir au télésuivi destiné spécifiquement à la prise en charge des patients atteints de Covid 19, sur prescription médicale.

2. Les professionnels et les actes concernés par la télésanté

Les organisations de télésanté concernent les professionnels médicaux  médecins, sages-femmes et chirurgiens-dentistes), les diététiciens, ergothérapeutes, masseurs-kinésithérapeutes, orthophonistes, orthoptistes, pédicurespodologues, psychomotriciens et les pharmaciens, autorisés à exercer à distance, ainsi que les infirmiers autorisés à réaliser un suivi à distance (télésuivi (4)). 

Les actes de télémédecine et les activités de télésoin sont autorisés et encouragés et peuvent être pris en charge par l’assurance maladie selon des conditions de droit et dérogatoires en période d’épidémie. L’ensemble des possibilités et dérogations est recensé dans le tableau récapitulatif régulièrement mis à jour disponible sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé.

 

La HAS a édité des recommandations applicables aux prises en charge en téléconsultation et en téléexpertise (5) ainsi que des réponses rapides spécifiques à la prise en charge à distance dans le cadre de l’épidémie de Covid (6)

>> Rappel des définitions des actes de télésanté dans le visuel.

A noter : en raison de la réactivation de l’état d’urgence sanitaire depuis le 17 octobre 2020 sur tout le territoire, le gouvernement a autorisé à nouveau la prise en charge financière des téléconsultations par téléphone c’est-à-dire sans vidéotransmission (7)

3. Equipement

Si les professionnels de santé concernés  ne disposent pas déjà d’un outil de télésanté, des outils numériques de télésanté sont référencés par le ministère sur son site et affichent leurs fonctionnalités, et leur conformité aux recommandations de sécurité (8). Ce recensement est établi à partir d’une auto-déclaration par les éditeurs de solutions.

4. Informer et accompagner les patients à l’usage de la télésanté

Il importe d’informer et d’accompagner les patients dans l’usage de la télésanté. A cette fin, des outils de la campagne d’information grand public, intitulée "Pour ma santé, je dis oui au numérique" sont accessibles :

  • Le téléchargement du kit de communication (9)
  • 4 pastilles vidéos (10)

En outre, la Haute Autorité de santé a édité une fiche à destination des patients

Ces outils de communication sont diffusables par tous (notamment au sein des pharmacies ou dans les salles d’attente des cabinets).

> Source : DGS-Urgent n°2020_55

 


 

  • patient présentant les symptômes de l'infection ou étant reconnu atteint du covid-19 ; 
  • patient âgé de plus de 70 ans ; 
  • patient reconnu atteint d'une affection grave mentionnée au 3° de l'article L. 160-14 du code de la sécurité sociale ; 
  • patiente enceinte.