Onze propositions "phare" pour améliorer la prévention des cancers en France. Tel est l'aboutissement fraîchement dévoilé des premiers Etats généraux de la prévention des cancers. Organisés par la Ligue contre le cancer, ils visent à "tracer les grandes lignes d'une politique de prévention des cancers exigeante et ambitieuse".

Forte de l’impact de ses "Etats généraux des personnes malades" qui ont contribué à impulser les Plans cancers menés depuis 20 ans, la Ligue contre le cancer s’attaque aujourd’hui à la prévention, avec pour objectif de réduire la proportion considérable de cancers évitables (40 % liés à des facteurs de risques modifiables).  

A l’occasion de son centenaire, la Ligue a mis en place les premiers "Etats généraux de la prévention des cancers", aux côtés d’importants partenaires tels que le Conseil économique, social et environnemental et plusieurs grandes institutions concernées par le sujet*. Cette vaste concertation a mobilisé, tout au long de l’année 2018 :

  • plus de 3000 enfants de 9 à 14 ans dans le cadre scolaire, qui ont exprimé leur sentiment sur la prévention et formulé des propositions ;
  • plus de 30 000 internautes par le biais de deux consultation publiques sur le web ;
  • près de 500 personnes dans le cadre de dix ateliers thématiques, experts et représentants de la société civile (comités départementaux de la Ligue, anciens malades et proches, etc.).

Ces travaux ont abouti à la formulation de 11 propositions "phares", déclinées en propositions plus spécifiques, au sein d’un Livre blanc remis au gouvernement le 21 novembre dernier. Parmi elles :

  • créer un dispositif d’information numérique national de référence visant à informer et à sensibiliser à l’exposition aux risques de cancers ;
  • promouvoir, dès le plus jeune âge et tout au long de la scolarité, les comportements favorables à la santé ;
  • permettre à chacun de connaître les facteurs de risque auxquels il a été exposé tout au long de sa vie (notamment avec la création, au sein du DMP, d’une fiche d’exposition aux risques de cancer) ;
  • réduire les inégalités d’accès à la prévention ;
  • créer un cadre réglementaire favorable à la prévention et permettant d’aller vers une "dénormalisation" des principaux facteurs de risque et des causes de cancers que sont l’alcool et le tabac ;
  • professionnaliser et reconnaître les acteurs de la prévention ;
  • renforcer la recherche sur les déterminants des risques de cancers ;
  • développer une politique ambitieuse de lutte contre les cancers viro-induits (notamment proposer systématiquement la vaccination anti-HPV aux collégiens, quel que soit leur sexe, gratuitement ou prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie).

L’objectif de ce Livre blanc est de "tracer les grandes lignes d’une politique de prévention des cancers exigeante et ambitieuse". Une deuxième occurrence de ces Etats généraux est prévue dans deux ans. L’occasion d’un point d’étape sur ce qui aura été appliqué et ce qui restera à faire.

Pour plus d'informations : www.ligue-cancer.net

 

* Santé publique France, l'Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), l'Institut national du cancer (INCa), le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), la FHF Cancer, Unicancer, l'Académie nationale de médecine et le Secours populaire français.