Conseiller ordinal chargé de mission Santé numérique du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens (CNOP), Patrick Mazaud, pharmacien hospitalier, souligne l'importance de la veille, de l'écoute et de la pédagogie pour construire ensemble l'évolution du numérique en santé.

Quel est votre rôle au sein de l’Ordre pour aider la profession dans le virage numérique ?

J’ai un rôle d’interface avec la Délégation ministérielle du numérique en santé, créée dans le contexte du plan Ma santé 2022. En tant qu’élu, je représente le CNOP dans diverses instances, comme le Conseil du numérique en santé (CNS) et le Comité national de télésanté. Je participe également à des projets tels que le futur Espace numérique de santé (ENS) du patient.

Ma mission nécessite d’être en veille permanente sur ces sujets. Il s’agit d’analyser les besoins et les enjeux pour la profession. Cela se fait en relation étroite avec la Direction des technologies en santé (DTS) et la Direction de l’exercice professionnel (DEP) du CNOP. Cette collaboration a mené, en particulier, à l’élaboration de notre PLAN (Programme listant les actions numériques) stratégique 2022. Nous avons un rôle d’aide à la maîtrise d’ouvrage pour les évolutions du Dossier Pharmaceutique (DP), outil professionnel au service de la santé publique.

Je suis également disponible pour faire œuvre de pédagogie auprès des confrères au sujet du plan Ma santé 2022 ; j’ai d’ailleurs pu intervenir dans le cadre du diplôme universitaire de l’université de Montpellier.

 

Quelle est l’incidence de cette action sur l’exercice quotidien des confrères ?

À travers le DP et d’autres évolutions numériques, l’idée sous-jacente est de permettre au pharmacien d’élargir les services rendus à la population, en faveur de la santé publique. On voit quels atouts peut présenter le DP pour l’exercice professionnel, par exemple dans la conciliation médicamenteuse. C’est pourquoi l’objectif, après sa généralisation à l’officine, est de développer les usages du DP en établissement de santé. Il y a là un enjeu important pour les parcours patients et une incidence directe sur le décloisonnement ville-hôpital.

Au-delà du DP, la pédagogie et l’accompagnement ordinal des confrères contribueront au développement d’un numérique en conformité avec la déontologie professionnelle, sans que celle-ci ne constitue un frein. Nous suivons ainsi de très près la démarche de la Haute Autorité de santé (HAS) sur le télésoin, derrière lequel se dessinent un nouveau rôle pour le pharmacien et la création d’outils numériques adaptés.

 

Ce qui vous rend le plus fier ?

Je n’ai pas de fierté personnelle, mais j’ai la fierté d’appartenir à une profession qui va de l’avant et de participer à cet élan. L’Ordre est d’ailleurs considéré par les autorités comme pionnier en matière d’évolution numérique.