L'avenant n° 21 à la convention nationale pharmaceutique précise les modalités des entretiens pharmaceutiques pour les patients sous anticancéreux oraux.

Le fait

Il est désormais possible pour les pharmaciens d’officine de réaliser un accompagnement pharmaceutique pour les patients traités par des anticancéreux oraux, dans le cadre d’un accord interprofessionnel favorisant la coordination avec les prescripteurs.

Ce qu’il faut retenir

L’avenant n° 21 à la convention nationale pharmaceutique paru au Journal officiel du 30 septembre 2020 comprend trois volets :

  • il entérine la mise en œuvre des entretiens pharmaceutiques pour les patients sous anticancéreux oraux ;
  • il précise les nouvelles modalités de rémunération des entretiens déjà mis en place pour certains patients chroniques (patients sous anticoagulants oraux, patients asthmatiques, personnes âgées polymédiquées) ;
  • il prévoit également de valoriser la participation des pharmaciens à la prise en charge coordonnée des patients.

En pratique

Pour rappel, ces nouveaux entretiens concernent des patients âgés de 18 ans et plus, traités par des anticancéreux administrés sous forme de comprimé, capsule molle ou gélule.

L’intégration du patient dans le dispositif d’accompagnement, ainsi que la désignation du pharmacien choisi par le patient sont formalisées par une adhésion. Le pharmacien recueille le consentement de l’adhésion du patient (formulaire d’adhésion disponible sur le site ameli.fr). Il procède à l’analyse des interactions médicamenteuses potentielles avec ses autres traitements, puis réalise, la première année :

  • un entretien initial permettant d’évaluer les connaissances du patient sur son traitement et de l’informer sur les modalités d’administration ;
  • deux entretiens thématiques :
  • le premier porte sur les difficultés rencontrées dans sa vie quotidienne en lien avec son traitement (dont un focus sur les effets indésirables),
  • le second vise à apprécier l’observance du patient.

Les années suivantes seront réalisés deux entretiens thématiques consacrés respectivement à la vie quotidienne, aux effets indésirables et à l’évaluation de l’observance.

Le guide d’accompagnement et la fiche de suivi patient traité par anticancéreux oraux sont disponibles en annexe de l’avenant n° 21.

Le pharmacien informe le centre spécialisé en oncologie et le médecin traitant de ces patients sur l’intégration de ces derniers dans ce dispositif. Il les contacte selon les besoins (précisions sur le schéma thérapeutique, échange sur les risques d’interaction médicamenteuse, survenue d’effets indésirables nécessitant d’orienter le patient pour prise en soins…). Le recours au DMP et au DP permet de coordonner le suivi des patients avec ses prescripteurs.

La rémunération varie selon le type de médicament : traitements au long cours (hormonothérapie, méthotrexate, hydroxycarbamide, bicalutamide), autres anticancéreux oraux.

Elle est majorée pour les pharmacies des départements d’outre-mer et prévue en cas de changement de traitement ou de décès.

Pour aller plus loin

  • À partir de 2022, la participation du pharmacien à une forme de coordination pluriprofessionnelle deviendra un prérequis pour le versement des rémunérations sur objectifs de santé publique.
  • La convention nationale pharmaceutique de 2012  fixe le cadre légal de la mise en place de l’accompagnement pour les patients sous traitement chronique.
  • Le plan cancer 2014-2019 : l’accompagnement des patients sous anticancéreux oraux est une priorité.