Un tiers des dossiers médicaux partagés (DMP) ont été ouverts par les pharmaciens d'officine. L'Assurance maladie souhaite amplifier ce mouvement en informant le public.

En moyenne, ce sont 100 300 personnes qui ouvrent un DMP chaque semaine. Si cinq millions de Français disposent aujourd'hui d'un carnet de santé numérique, " c'est notamment grâce à la mobilisation des pharmaciens, qu'il faut saluer ", note l'Assurance maladie. En effet, selon ses chiffres, 31 % des patients, lors de l'ouverture de leur DMP, ont été accompagnés par un pharmacien d'officine, et 32 % par un agent de l'Assurance maladie. Si 82 % des officines sont équipées pour ouvrir des DMP, celles qui en créent quotidiennement restent peu nombreuses (14 %). Il est à noter que, parmi les personnes qui ont entendu parler du DMP (49 %), seule une sur trois sait qu'il peut s'ouvrir en officine. Pour aider les pharmaciens dans cette démarche, des conseillers informatique services (CIS) accompagnés d'agents d'accueil se rendent, depuis la mi-avril, dans les officines pour donner des conseils pratiques et remettre de la documentation. Ils pourront notamment expliquer l'évolution du DMP qui, à partir de fin avril, permettra de déposer ses directives anticipées, ou encore ses volontés sur sa fin de vie. À la question " Quand l'articulation entre le Dossier Pharmaceutique (DP) et le DMP sera-t-elle opérationnelle ? ", Yvon Merlière, directeur de la mission DMP à l'Assurance maladie, répond qu'il faudra attendre au moins 18 mois, et donne les explications suivantes : " Des ateliers sont organisés entre la Caisse nationale de l'Assurance maladie et le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens pour définir les modalités de consultation du DP depuis le DMP. Deux sujets clés seront traités. Le premier : la mise en place d'un identifiant commun pour chaque patient afin de rapprocher les données du DMP avec celles du DP. Actuellement, l'identifiant du patient dans le DMP est son numéro de Sécurité sociale (qui est aussi son identifiant national de santé, INS), ce qui n'est pas le cas dans le DP*. Les dossiers ne peuvent donc pas être reliés entre eux. Avant de mettre en oeuvre les travaux permettant d'identifier les patients dans le DP à partir de leur INS, l'Asip Santé a élaboré un référentiel détaillant les modalités techniques à respecter. Ces dernières feront l'objet d'un arrêté après avis favorable de la Cnil. Second point : il conviendra ensuite d'harmoniser la durée de conservation des données de santé : aujourd'hui de quatre mois dans le DP, illimitée dans le DMP. Cela implique des solutions informatiques qui permettront aux professionnels de santé de disposer des données du DP dans le DMP sans limite de durée. L'ensemble de ces travaux devrait être achevé d'ici 18 mois. " * Le déploiement de l'identifiant national de santé (INS) dans les logiciels et systèmes d'information de santé est un prérequis indispensable à un développement cohérent de l'e-santé en France. À l'occasion de la présentation de la feuille de route pour le numérique en santé le 25 avril 2019, la ministre des Solidarités et de la Santé a annoncé que la mise en oeuvre concrète de l'INS, prévue dans le décret n° 2017-412 du 27 mars 2017 avec une échéance au 1er janvier 2020, a pris du retard. Il faut donc passer rapidement en phase opérationnelle avec la publication du référentiel INS désormais prévue en juin 2019, la mise en oeuvre de pilotes intégrant les téléservices de l'Assurance maladie en 2020 et une nouvelle date de généralisation fixée en janvier 2021. C'est l'objet de l'action 6 de la feuille de route du ministère. Dossier-presse_DMP Pour en savoir plus sur le DP