Les compléments alimentaires contenant de la mélatonine connaissent une grande notoriété pour améliorer la qualité du sommeil. L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a reçu des signalements d'effets indésirables susceptibles d'être liés à la consommation de ces produits. Elle recommande donc à certaines populations de les éviter.

Dans le cadre du dispositif national de nutrivigilance dont elle est chargée depuis 2009, l’Anses a reçu 90 signalements d’effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la mélatonine. Ces effets sont divers : céphalées, vertiges, somnolence, cauchemars, irritabilité, tremblements, migraines, nausées, vomissements, douleurs abdominales... 

Face à l’engouement pour ces compléments alimentaires (1,4 million de boîtes vendues par an selon le Syndicat National des Compléments Alimentaires), l’Anses a évalué les risques pour la santé liés à la consommation de ces produits. L’analyse des signalements et de la littérature scientifique amène l’Anses à émettre des recommandations vis-à-vis de la consommation de compléments alimentaires contenant de la mélatonine.

L’Anses recommande à certaines populations de ne pas consommer de mélatonine sous forme de compléments alimentaires. Il s’agit :

  • Des femmes enceintes et allaitantes,
  • Des enfants et adolescents,
  • Des personnes souffrant de maladies inflammatoires ou auto-immunes,
  • Des personnes devant réaliser une activité nécessitant une vigilance soutenue et pouvant poser un problème de sécurité en cas de somnolence.

Les personnes épileptiques, asthmatiques, souffrant de troubles de l’humeur, du comportement ou de la personnalité, ou celles suivant un traitement médicamenteux, doivent demander un avis médical avant de consommer des compléments alimentaires contenant de la mélatonine.

D’après l’Anses, la prise de compléments alimentaires contenant de la mélatonine doit être limitée à un usage ponctuel. L’Anses recommande de privilégier les formulations simples n’associant pas la mélatonine à d’autres ingrédients et d’éviter la prise concomitante de plusieurs compléments alimentaires, afin de limiter les risques d’interactions.

Par ailleurs, en France, la réglementation autorise la commercialisation de compléments alimentaires apportant moins de 2 mg de mélatonine par jour. Or, en l’absence de données suffisantes sur l’innocuité de la consommation quotidienne de 2 mg de mélatonine et sachant qu’une activité pharmacologique ne peut être exclue, l’Agence s’interroge sur la place de la mélatonine sur le marché sous forme de complément alimentaire à des doses comparables à celles du médicament. Elle estime nécessaire qu’un cadre réglementaire harmonisé soit défini au niveau européen sur la base d’études de sécurité conduites pour des doses inférieures à 2 mg.

L’Agence incite enfin les professionnels de santé à déclarer les effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires dont ils ont connaissance au dispositif national de nutrivigilance.

Pour en savoir plus : l’avis de l’Anses