La mission "Information et médicament" a remis son rapport à la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn lundi 3 septembre, qui a immédiatement annoncé six engagements en ce sens. Le point sur ceux qui concernent plus particulièrement les pharmaciens.

Coprésidée par Magali Leo, représentante d’association de patients et le Dr Gérald Kierzek, praticien hospitalier et chroniqueur santé, la mission relative à « l’amélioration de l’information des usagers et des professionnels de santé sur le médicament » a été constituée en décembre 2017, à la suite des difficultés d’information et de communication rencontrées à l’occasion du changement de formule du Levothyrox®.

Dans la foulée de la remise de ce rapport, la ministre de la santé a annoncé six mesures pour une information plus accessible, plus claire et plus réactive sur le médicament. Quatre concernent plus particulièrement les pharmaciens :

  • Mettre en place une source unique d’information publique sur le médicament en s’appuyant sur sante.fr ;
  • Encourager les remontées d’information de patients et de professionnels de santé par l’élaboration, dès 2018, d’une stratégie de promotion de la déclaration des événements indésirables et le développement des technologies permettant de repérer des signaux faibles d’alerte en dehors du système de pharmacovigilance ;
  • Optimiser et faciliter la coordination des soins entre les prescripteurs et les dispensateurs en améliorant l’information faite au grand public sur l’existence du Dossier Pharmaceutique (DP) ;
  • Assurer une mobilisation rapide des professionnels de santé en cas d’alerte, en étendant progressivement l’outil d’alerte DGS-Urgent à l’ensemble des professionnels de santé exerçant dans le secteur libéral. Une mesure facilitée depuis la loi du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé. L’article L. 4001-2 du code de la santé publique issu de cette loi prévoit que les professionnels de santé déclarent obligatoirement une adresse électronique lors de leur inscription à l’Ordre et que cette information soit transmise aux autorités à leur demande.

D’autres recommandations de la mission « Information et médicament »  sont à souligner pour les pharmaciens :

  • la nécessité de renforcer la connaissance du public sur le DP et sur son rôle.
  • l’alimentation systématique du DP, quel que soit le statut du médicament dispensé, qu’il soit remboursé ou non.
  • la simplification du processus de remontée des informations de sécurité par le développement de nouvelles fonctionnalités du DP ou des outils métier
  • l’amélioration de l’information lors de la dispensation : pour cela, la mission suggère de donner au bilan de médication toute sa portée, en ne le limitant pas aux seules personnes âgées, ou encore d’imposer la remise d’un document d’information lors de la première délivrance d’un traitement long ;
  • le renforcement de la « culture générale » du grand public concernant le médicament, notamment via des affiches d’information dans les salles d’attente des professionnels de santé, hôpitaux et sur les vitrines des officines ;
  • la hiérarchisation, canalisation et intégration à la pratique de l’information urgente diffusée aux professionnels ;
  • la sécurisation et la promotion du développement des logiciels d’aide à la prescription et à la délivrance ;
  • la poursuite du déploiement des messageries sécurisées de santé.

Enfin, les rapporteurs proposent de créer une cellule spécifique, « Vigimédicament », rassemblant l’ANSM, la HAS, la DGS, l’assurance maladie, les représentants des industriels, des professionnels de santé et des usagers, pour piloter et coordonner les outils de veille spécifiques au médicament.

L’Ordre continue à s’investir au quotidien pour informer les pharmaciens par le biais de ses différents canaux de communication, dont le Dossier Pharmaceutique qu’il a déployé en ville et en établissements de santé.

Pour en savoir plus : consulter le rapport sur l’amélioration de l’information des usagers et des professionnels de santé sur le médicament