Le CHU de Toulouse a réalisé une étude publiée dans le Journal of Evaluation in Clinical Practice qui met en évidence l'intérêt du Dossier Pharmaceutique (DP) pour la conciliation médicamenteuse.

Évaluer l'usage du Dossier Pharmaceutique (DP) au service de l'amélioration de la conciliation médicamenteuse lors de la prise en charge en établissement de santé : tel était l'objet d'une étude de pharmacie clinique du CHU de Toulouse dont les résultats ont été publiés dans le Journal of Evaluation in Clinical Practice . Cette étude observationnelle monocentrique a été menée de juillet à décembre 2014 dans le service de diabétologie du CHU de Toulouse, qui accueille 1 500 patients par an. Les patients diabétiques sont à risque d'accident iatrogène : ils sont âgés (43 %), souvent atteints d'autres pathologies et polymédiqués, une cause majeure d'interactions médicamenteuses. Dans les 24 heures suivant l'admission d'un patient, le pharmacien a listé les traitements en cours qu'il déclare en les comparant aux informations contenues dans le DP. La plupart des patients, hospitalisés pour un diabète non contrôlé, prenaient au moins cinq médicaments par jour (66 %). Pour un tiers d'entre eux, le traitement prescrit pouvait entraîner des effets indésirables et des interactions iatrogènes. Le DP a notamment permis l'identification en moyenne de deux erreurs médicamenteuses, non identifiées avec les outils traditionnels, pour 30 % des patients étudiés. L'étude conclut que la consultation du DP constitue une aide précieuse à l'identification de trois types de divergences : les omissions de traitement dans 72 % des cas, les prises irrégulières et l'automédication dans 17 % des cas, enfin, des erreurs de dosage (11 %). Les auteurs soulignent l'efficacité du dispositif, rapide d'accès et exhaustif. Ils encouragent les pharmaciens à communiquer auprès des patients : dans cette étude, seuls 42 % d'entre eux avaient ouvert un DP. Pour en savoir plus sur le DP et ses fonctionnalités, consulter le site de l'Ordre