Durant la crise sanitaire liée à la Covid-19, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande un accès facilité à la PrEP, outil de prévention de l'infection par le VIH.

Le fait

La Haute Autorité de santé (HAS) recommande la possibilité de primo-prescription de la prophylaxie pré-exposition au VIH (PrEP) par tout médecin, notamment en ville, et ce dans le cadre de l’urgence sanitaire. Elle a publié le 28 avril 2021 des réponses rapides apportant toutes les informations nécessaires aux professionnels de santé pour prescrire la PrEP et assurer le suivi de leurs patients.

Pour rappel, la PrEP est une méthode de prévention basée sur la prise d’une association de deux antirétroviraux, ténofovir disoproxil/emtricitabine (Truvada® ou certains de ses génériques), par une personne non infectée par le VIH, mais exposée par ses pratiques à un haut risque de contracter le virus. L’accès à la PrEP a été possible en France dès janvier 2016 dans le cadre d’une recommandation temporaire d’utilisation (RTU), et depuis le 1er mars 2017, le Truvada® bénéficie d’une extension d’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans la PrEP. Elle nécessite jusqu’à présent une prescription initiale annuelle par un médecin expérimenté dans la prise en charge de l’infection par le VIH au sein des hôpitaux ou des Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD). Il y avait un peu plus de 30 000 personnes sous PrEP en France, en juin 2020. Cependant, les chiffres récents montrent un infléchissement de la dynamique de diffusion de la PrEP du fait de la crise sanitaire.

 

Ce qu’il faut retenir

Pour accompagner les médecins qui souhaiteraient réaliser une primo-prescription de la PrEP, la HAS a publié six réponses rapides. Celles-ci donnent toutes les informations nécessaires à son bon usage : conditions de prescription, indications, contre-indications, modalités de prise et suivi…

En complément, la HAS recommande aux médecins de suivre une formation à distance ou une formation médicale continue, et de s’appuyer sur les réseaux de santé expérimentés dans cette prise en charge, comme les CeGIDD ou les Coordinations régionales de lutte contre l’infection à VIH (COREVIH).

À noter : la primo-prescription de la PrEP par tout médecin ne sera effective qu’à compter des modifications par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) des conditions de prescription et de délivrance des médicaments concernés.

Enfin, il faut rappeler que la PrEP s’intègre dans une stratégie de prévention diversifiée de la transmission du VIH par voie sexuelle comprenant également la promotion de l’usage du préservatif, le recours au dépistage régulier du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles (IST), la connaissance du statut virologique VIH du/des partenaires, le recours au Treatment as Prevention (TasP) chez le partenaire séropositif et le recours à la prophylaxie post-exposition (PEP).

 

Pour aller plus loin