" Les Français sont globalement en bonne santé par rapport aux pays de niveau de richesse similaire,et à plus forte raison en regard de la population mondiale. " C'est ce qui ressort de l'édition 2017 du rapport sur l'état de santé de la population en France, un document publié par Santé publique France et la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) du ministère de la Santé et des Affaires sociales.

La septième édition du rapport L'état de santé de la population en France est sortie. L'objectif de ce document, basé sur 200 indicateurs, rédigé avec l'ensemble des producteurs de données de santé publique, est de dresser une cartographie précise de la santé des Français et d'évaluer les évolutions de l'état de santé de la population française. Parmi les principaux enseignements : l'état de santé des Français continue de s'améliorer, quoique à un rythme moins soutenu, et en dépit d'inégalités sociales et territoriales ; pour la première fois depuis l'après-guerre, entre 2014 et 2015, l'espérance de vie est en recul de 0,4 an pour les femmes et de 0,3 an pour les hommes. La surmortalité des personnes âgées liée aux précédentes épidémies de grippe l'explique en grande partie ; la réduction de la mortalité, toutes causes confondues, se poursuit, mais de façon inégale entre la métropole et les régions d'outre-mer. Le rapport souligne deux exceptions : la mortalité par cancer du poumon et celle liée à la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), en augmentation chez les femmes ; les deux premières causes de décès prématurés restent les cancers et les maladies cardio-vasculaires (respectivement 27,6 % et 25,1 %). La prévalence des maladies chroniques demeure en forte hausse ; entre 2002 et 2014, l'état de santé des moins de 65 ans, plus particulièrement des femmes, s'est amélioré moins vite que celui des personnes âgées de plus de 65 ans ; après la hausse observée entre 2005 et 2010, la prévalence du tabagisme quotidien est en baisse, avec toutefois des différences entre les sexes. La proportion de femmes fumeuses est restée stable en France depuis les années 70, alors que celle des hommes a baissé. Cela étant, elle reste toujours supérieure à celle des femmes (38,8 % contre 29,9 %) ; si la consommation d'alcool régulière diminue, les prises ponctuelles mais excessives augmentent, particulièrement chez les jeunes ; la prévalence de l'obésité et du surpoids augmente elle aussi. En 2014, 52 % des hommes et 42 % des femmes étaient en surpoids, contre, respectivement, 40,9 % et 27,9 % en 1994. Les enfants d'ouvriers et d'employés sont les plus touchés ; les inégalités sociales sont marquées à tous les âges de la vie, dès la grossesse, et visibles au travers des déterminants de santé, tels que la nutrition, l'activité physique et le tabagisme ; le rapport souligne enfin l'impact des conditions de travail sur l'état de santé de la population : les ouvriers et les employés sont le plus exposés à la pénibilité du travail. En 2010, 8 millions de salariés étaient exposés à au moins un facteur de pénibilité du travail : contraintes physiques marquées, environnement physique agressif et/ou rythme de travail (posté, répétitif...). Comme les précédentes, cette édition a été conçue pour servir d'outil d'orientation pour les politiques publiques de santé. Elle devrait également trouver écho auprès de l'ensemble des professionnels de santé appelés à un rôle croissant de prévention.