L'enquête annuelle réalisée par le Groupement pharmaceutique de l'Union européenne (GPUE) met en évidence le poids des pénuries de médicaments sur l'activité des pharmaciens de ville, ainsi que sur le bien-être et la santé de leurs patients. Quelques signes encourageants et des pistes d'évolution.

Le fait

Le GPUE vient de publier les résultats de sa dernière enquête réalisée dans 27 États européens.

  • Les ruptures d’approvisionnement restent à un niveau globalement très élevé, même si l’on n’observe pas de dégradation importante par rapport à l’année précédente.
  • Le surcroît de travail qu’entraînent ces difficultés d’approvisionnement pour les pharmaciens d’officine est un peu moindre.

 

Ce qu’il faut retenir

  • En 2021, aucun État répondant n’a été épargné par les ruptures d’approvisionnement. Pour la première fois depuis des années, la situation est restée stable (pour 52 % d’entre eux) ou s’est parfois améliorée (22 %). 26 % des États ont cependant vu les pénuries s’aggraver.
  • Toutes les classes thérapeutiques sont affectées, à commencer par les traitements ciblant les systèmes cardiovasculaires, nerveux et respiratoires. Dans la majorité des pays répondants (52 %), plus de 200 médicaments étaient considérés comme manquants au moment de l’enquête.
  • Sources d’anxiété et d’inconfort pour les patients, ces pénuries nuisent aussi directement à leur santé du fait d’interruptions de traitement (18 pays), de la moindre efficacité du traitement (15 pays), d’erreurs médicamenteuses (9 pays) ou d’effets indésirables (5 pays).
  • 74 % des États ont également connu des ruptures d’approvisionnement en dispositifs médicaux (DM), en particulier les DM de classe I(1) et DM diagnostic in vitro (DMDIV)(2).
  • Depuis mars 2020, 37 % des États ont bénéficié d’évolutions réglementaires pour mieux répondre aux besoins des patients face aux ruptures. Au-delà de la substitution générique effective dans 25 pays, les officines peuvent notamment recourir aux préparations magistrales (14 pays) ou à la substitution thérapeutique (5 pays).
  • Le temps hebdomadaire pris par l’équipe officinale pour résoudre ces problèmes est passé, en moyenne, de 6,6 heures en 2020 à 5,1 heures en 2021.

 

Les conséquences des ruptures sont particulièrement lourdes :

  • pour les officines, en matière de dégradation du fonctionnement et, par conséquent, de pertes financières, ainsi que de lassitude et de démotivation des équipes ;
  • pour les patients, en matière de perte de confiance, d’anxiété et d’interruption de traitement.

 

Pour aller plus loin

 

(1) DM de classe 1 : les dispositifs médicaux sont classés en fonction du niveau de risque lié à leur utilisation (durée d’utilisation, partie du corps exposée, à l’intérieur ou à l’extérieur du corps) et des risques potentiels liés à leur utilisation pour la santé publique (classe I = la classe de risque la plus faible. Par exemple, les compresses, les lunettes, les béquilles, etc.).


(2) DMDIV : un dispositif médical de diagnostic in vitro est un produit ou instrument – y compris les accessoires et logiciels – destiné à être utilisé in vitro par son fabricant, dans l’examen d’échantillons provenant du corps humain (sang, urine, tissus, etc.), afin de fournir une information, notamment sur l’état physiologique ou pathologique d’une personne ou sur une anomalie congénitale.