Le rapport du député Thomas Mesnier intitulé " Assurer le premier accès aux soins " a été remis le 22 mai à la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn. Il s'inscrit dans une mission d'information plus large, sur l'accès aux soins. Il propose notamment de renforcer le rôle des pharmaciens dans la prise en charge des patients pour les soins non programmés.

Mandaté par la ministre de la Santé, Thomas Mesnier, député de la Charente et urgentiste de profession, a eu pour mission de faire le bilan de la gestion des soins non programmés.

Dans son rapport, il dresse le constat que les services d’urgence sont à bout de souffle, et sursollicités faute d’alternative. Avec 21 millions de passages par an, les urgences en viennent à être détournées de leur mission première, à savoir l’urgence vitale.

Pour résoudre ce problème, le député fait une série de propositions visant à mettre les généralistes, ainsi que l’ensemble des professions médicales, à contribution. 

Un partage des tâches renforcé entre médecins et autres professionnels de santé

Dans sa recommandation n° 15, le rapport propose notamment de libérer du temps médical en renforçant la coopération entre les professionnels.

S’agissant plus particulièrement des pharmacies, le rapport souligne qu’elles « constituent une porte d’entrée sur les soins toujours ouverte » et sont « particulièrement bien placées pour offrir les premiers soins non programmés dès lors que leur traitement s’inscrit dans des protocoles ». Il rappelle aussi « le succès de l’expérimentation de la vaccination en officine, de la prise en charge de l’asthme et de la dispensation sans prescription obligatoire de la pilule du lendemain ». 

Dans ce rapport, la profession auditionnée met en avant que les pharmaciens puissent « dispenser sous protocole, et avec traçage obligatoire dans le Dossier Pharmaceutique (DP), un certain nombre de traitements pour la cystite, l’angine, les antalgiques de niveau 2, ou encore le traitement des allergies saisonnières (si elles ont donné lieu à une première prescription une année donnée) ».

Le rapport indique également que la prise en charge par les pharmaciens de médicaments à prescription médicale obligatoire, pour le traitement de certaines pathologies bégnines, pourrait éviter aux patients n’ayant pas les moyens d’acheter les médicaments d’aller aux urgences pour obtenir une prescription.

Le député rappelle que des concertations doivent s’engager entre la profession et le ministère des Solidarités et de la Santé sur l’élaboration du décret « Nouvelles missions ».

Notons que le rapport dédie un encadré à l’expérience netCare suisse, projet pilote de  consultations en officine pharmaceutique, et en dresse un bilan très positif. 

Une structuration simple, permettant l’organisation d’une réponse diversifiée à la demande de soins non programmés : la CPTS

Par ailleurs, le rapport propose d’inciter les professionnels de santé à faire de l’accueil des soins non programmés une mission prioritaire des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Ces structures, créées par la loi de modernisation du système de santé de 2016, sont composées de professionnels de santé regroupés sous la forme d’une ou de plusieurs équipes de soins primaires, d’acteurs de soins de premier ou de second recours, et d’acteurs médico-sociaux et sociaux. Dans le cadre des soins non programmés, le rapport propose d’associer dans ces structures pharmaciens, EHPAD et GHT.

En savoir plus : 

Le rapport « Assurer le premier accès aux soins »