Le Haut Conseil à la Santé Publique a révisé sa recommandation portant sur la prescription hors AMM de l'hydroxychloroquine en milieu hospitalier. En conséquence, le ministre des Solidarités et de la Santé a signé un décret publié ce 27 mai au Journal Officiel.

Le Ministre des Solidarités et de la Santé avait une première fois saisi le HCSP sur les stratégies thérapeutiques à visée compassionnelle contre le Covid-19, en l'absence de traitement ayant démontré son efficacité. Le HCSP avait alors indiqué dans son avis du 23 mars 2020 que l'hydroxychloroquine pouvait à titre dérogatoire être prescrite pour les formes graves hospitalières, sur décision collégiale des médecins et sous surveillance médicale stricte. Un décret avait alors été publié en ce sens dès le 26 Mars 2020. Ces dernières semaines, plusieurs études ont été publiées concernant l'hydroxychloroquine, en monothérapie ou en association avec l'azithromycine, menées aussi bien en France qu'à l'étranger. Le HCSP dans son nouvel avis publié le 26 Mai 2020 considère que les données actuelles disponibles n'apportent pas la preuve d'un bénéfice de l'hydroxychloroquine, qu'il existe de plus une toxicité cardiaque, particulièrement en association avec l'azithromycine, et que les recommandations internationales, nationales, comme les avis d'experts consultés ne sont pas en faveur de l'utilisation de l'hydroxychloroquine, quelle que soit la gravité de l'infection. Le décret publié ce 27 mai abroge ainsi les dispositions consacrées dans le décret du 11 mai 2020 (article 19) relatives aux conditions dérogatoires de prescription de l'hydroxychloroquine : que ce soit en ville ou à l'hôpital, cette molécule ne doit pas être prescrite pour les patients atteints de Covid-19. Afin de réduire le risque de mésusage, les mesures mises en place à l'officine depuis le 26 mars 2020 perdurent. Ainsi les pharmaciens d'officine honorent uniquement les prescriptions dans le respect de l'AMM, à savoir le traitement de maladies articulaires d'origine inflammatoire, telles que la polyarthrite rhumatoïde, ou d'autres maladies telles que le lupus ou en prévention des lucites. Les prescriptions initiales doivent émaner de rhumatologues, internistes, dermatologues, néphrologues, neurologues et pédiatres et les renouvellements peuvent émaner de tout médecin. Par ailleurs, l'ANSM a annoncé le 26 mai 2020 suspendre par précaution les essais cliniques évaluant l'hydroxychloroquine dans la prise en charge des patients. Cette décision fait suite à la position du comité scientifique de l'essai international Solidarity en lien avec l'OMS sur la suspension des inclusions de nouveaux patients qui devaient être traités avec de l'hydroxychloroquine, dans l'attente d'une réévaluation globale du bénéfice/risque de cette molécule dans les essais cliniques. L'ANSM a ainsi lancé auprès des promoteurs évaluant l'hydroxychloroquine, une procédure de suspension des inclusions de patients dans les essais cliniques menés en France. Les patients en cours de traitement avec de l'hydroxychloroquine dans le cadre de ces essais cliniques pourront le poursuivre jusqu'à la fin du protocole. Pour en savoir plus : point d'information de l'ANSM Communiqué de presse du ministère des Solidarités et de la Santé Consulter les fiches des médicaments concernés sur Meddispar (Médicaments à dispensation particulière à l'officine)