La profession pharmaceutique vit une mutation dont les causes sont à la fois structurelles et conjoncturelles. Les politiques de limitation des déficits par la maîtrise des dépenses de santé pèsent sur l’économie globale du médicament, l’organisation de l’offre pharmaceutique et la biologie médicale : les pharmaciens partent moins vite à la retraite et les structures se concentrent.

Dans les 10 dernières années, la structure d’âge de la population des pharmaciens a évolué vers un net vieillissement de la génération la plus nombreuse. Cette année la profession continue à vieillir, avec une moyenne d’âge de 46,6 ans. Les pharmaciens retardent leur départ à la retraite (2150 pharmaciens ont plus de 66 ans, plus de 20 000 ont plus de 56 ans) et la profession peine à la fois à attirer et à garder ses jeunes : 27,8% des jeunes diplômés ne s’inscrivent pas à l’Ordre. Les plus jeunes continuent de se répartir sur l’ensemble du territoire, maintiennent un goût prononcé pour l’exercice libéral bien que le nombre de ceux qui exercent en établissement de santé progresse. De plus en plus souvent, les jeunes diplômés délaissent l’exercice pharmaceutique et se dirigent à l’extérieur de la profession proprement dite. Si la croissance des jeunes diplômés est plus rapide que la croissance totale des inscriptions à l’Ordre, les jeunes diplômés semblent ainsi quitter l’exercice de plus en plus rapidement.

En 2014, la profession s’adapte également aux contraintes économiques et aux évolutions professionnelles en rationalisant ses structures d’exploitation. La biologie médicale poursuit sa concentration bien qu’à un rythme moins soutenu ; le nombre de structures juridiques possédant des laboratoires de biologie médicale (LBM) ayant été réduit de moitié depuis 2010. Et le nombre de « grandes » structures à plus de 50 sites augmente. Côté officinal, les disparitions d’officines « au fil de l’eau » continuent (avec une fermeture tous les trois jours). Les titulaires utilisent à plein les nouvelles formes de sociétés (8053 SEL et 479 SPFPL) et le maillage territorial reste toujours harmonieux. Les établissements de soins, les entreprises industrielles et de distribution en gros connaissent également des concentrations.

En approfondissant ses analyses, l’Ordre améliore la connaissance sur les métiers de la pharmacie et contribue à la prévision des ressources humaines nécessaires au système de santé de demain.