A la suite de quatre signalements et dans un contexte de crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, le président du Gouvernement de Nouvelle-Calédonie a formé une plainte à l’encontre d’une pharmacienne titulaire d’officine en raison de diverses interventions anti vaccin à la radio, dans une vidéo postée sur la plateforme YouTube et par des courriers adressés aux associations de parents d’élèves, au vice-rectorat et au Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.

La pharmacienne poursuivie avait notamment affirmé que le vaccin contre la Covid-19 n’était pas un vaccin mais une injection génique, que les patients étaient pris pour des cobayes à leur insu puisque les études cliniques n’étaient pas terminées, que le virus n’était pas dangereux et très peu mortel et enfin que l’engorgement des services de réanimation était dû au nombre réduit de lits.

Par une décision du 13 juillet 2022, la chambre de discipline de première instance de l’ordre des pharmaciens de Nouvelle-Calédonie a sanctionné l’intéressée d’une interdiction d’exercer la pharmacie pendant une durée de treize mois.

Saisie d’un appel de la pharmacienne poursuivie, par une décision du 28 juillet 2023, la chambre de discipline du Conseil national de l’ordre des pharmaciens a rejeté l’appel formé en considérant que les manquements étaient établis. Reprenant les propos tenus, la chambre de discipline a considéré que la pharmacienne poursuivie n’avait pas fait preuve de tact et mesure dans l’information délivrée au public, en se prévalant d’études scientifiques au caractère sérieux non prouvé, en faisant la promotion de traitements qu’elle estimait efficaces et dépourvus d’effets secondaires contre la Covid-19 sans fondement scientifique et en s’inscrivant en opposition totale au vaccin qu’elle qualifiait « d’injection ».

La chambre de discipline a également jugé que le comportement de la pharmacienne déconsidérait la profession qui œuvre pour le respect des règles sanitaires et qu’eu égard au caractère répété des manquements et des risques pour la santé qu’était susceptible de représenter un tel discours, la chambre de discipline de première instance avait fait une juste application des sanctions prévues par la loi.