Le référentiel national définit les modalités pratiques de recours aux autoprélèvements vaginaux (APV) dans la stratégie de dépistage du cancer du col de l'utérus. Sont précisés notamment les modalités organisationnelles d'utilisation de ce mode de prélèvement alternatif, les tests HPV-PCR utilisables et le mode de transmission des résultats.

L’essentiel

  • Un référentiel national a été publié par l'Institut national du cancer (INCa) en avril 2022, à la suite des recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS), en juillet 2019.
  • Le prélèvement de référence dans le cadre du dépistage du cancer du col de l’utérus est le prélèvement cervico-utérin (PCU) réalisé par un clinicien. La HAS précise dans ses recommandations que le test HPV à haut risque (HPV HR), PCR, réalisé sur un autoprélèvement vaginal (APV) constitue une modalité de prélèvement alternative au prélèvement cervico-utérin par un professionnel de santé.
  • La population cible est définie comme telle : l’APV doit être proposé aux femmes à partir de 30 ans ainsi qu’à celles âgées de 30 à 65 ans, non dépistées ou insuffisamment dépistées, à l’occasion de la relance.

 

En pratique

1. L’envoi des kits

L’envoi direct de kits d’APV à domicile est privilégié afin d’améliorer le taux de participation des femmes au dépistage.

2. Une organisation centralisée

Dans un souci de garantie de la qualité et de réduction des coûts, une organisation centralisée de l’analyse au niveau régional ou national est recommandée. La ou les structures sélectionnées pour réaliser les tests HPV doivent répondre aux critères suivants :

  • respect des exigences dans le cadre de l’accréditation Cofrac des laboratoires de biologie médicale (LBM) ;
  • engagement de se conformer au cahier des charges du programme national de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus et au référentiel ;
  • délai de traitement ;
  • volume ;
  • mise à disposition impérative des données au Centre régional de coordination des dépistages des cancers (CRCDC), conformément aux normes d’échanges en vigueur.

Seules les techniques de détection des HPV à haut risque (PCR), validées pour les APV et comprenant un contrôle cellulaire interne, peuvent être utilisées.

3. Le suivi des résultats

  • Les tests HPV-HR négatifs : un nouveau dépistage par test HPV-HR devra être réalisé cinq ans plus tard, selon les recommandations de la HAS de 2019, avec envoi d’un compte rendu à la patiente par le LBM, accompagné d’un courrier.
  • Les tests HPV-HR positifs : le biologiste médical joue un rôle important de conseil auprès de la patiente qui doit être orientée vers un professionnel de santé afin de réaliser un nouveau prélèvement, cette fois-ci cervical. En effet, un résultat positif ne signifie pas la présence d’un cancer, mais il constitue un facteur de risque nécessitant de réaliser des examens complémentaires. Aussi, le LBM envoie le compte rendu de résultat à la patiente, au médecin qu’elle aura désigné et aux CRCDC. Ce compte rendu doit être accompagné d’un courrier invitant la patiente à contacter son médecin (généraliste, gynécologue ou sage-femme) pour la réalisation d’un prélèvement cervico-utérin (PCU) afin d’effectuer l’examen cytologique. Le Conseil central de la section G (représentant les pharmaciens biologistes médicaux) agit auprès des pouvoirs publics pour que les biologistes puissent procéder à ce second prélèvement en vue de réaliser l’examen cytologique nécessaire, ce qui permettrait de simplifier le parcours de dépistage de la patiente.
  • Les tests HPV-HR non analysables ou non interprétables : envoi d’un courrier par le LBM à la patiente pour l’en informer (préciser le motif) ; un nouveau kit sera envoyé dans un délai inférieur à un mois.

 

Pour aller plus loin

  • Sur les Recommandations HAS 2019 portant sur l’ « Évaluation de la recherche des papillomavirus humains (HPV) en dépistage primaire des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus et de la place du double marquage p16/Ki67 »
  • Sur le Référentiel national « Cadre et modalités de recours aux autoprélèvements vaginaux »