Le pharmacien hospitalier est de plus en plus amené à intervenir dans la mise en œuvre du lien ville-hôpital. La relation entre pharmacien hospitalier et pharmacien d’officine est essentielle.

Concrètement, au long du parcours de soins du patient

La rétrocession

La rétrocession se définit comme la dispensation par la pharmacie à usage intérieur (PUI) de médicaments non disponibles en ville, à des patients non hospitalisés. Elle est limitée à certains médicaments inscrits sur une liste dite de rétrocession.

Les médicaments qui y sont inscrits présentent notamment des contraintes particulières de distribution, de dispensation et d’administration ou nécessitent un suivi de la prescription ou de la délivrance. 

Pour en savoir plus sur les médicaments rétrocédés et sur la rétrocession, consulter le site du ministère des Solidarités et de la Santé.

Le pharmacien d’officine peut informer le pharmacien hospitalier sur les traitements dispensés en ville (notamment via le Dossier Pharmaceutique...), afin que celui-ci puisse rechercher les éventuelles interactions médicamenteuses avec le médicament de rétrocession. Le pharmacien hospitalier communique quant à lui au pharmacien d’officine les informations sur le traitement de rétrocession dispensé au patient (via une fiche de liaison ou le Dossier Pharmaceutique s’il est alimenté par le pharmacien hospitalier). La continuité ville-hôpital est ainsi assurée pour le patient et la prise en charge du patient optimisée.

À l’entrée du patient dans un établissement de santé

La conciliation médicamenteuse a pour objectif principal de prévenir ou d’identifier les erreurs médicamenteuses survenant aux différentes étapes de transfert du patient. Elle est un facteur d’optimisation et de sécurisation du parcours de soins.

La conciliation médicamenteuse suit un processus standardisé. L’étape initiale de recueil d’informations permet au pharmacien hospitalier, à l’entrée du patient,  d’identifier les médicaments qu’il prend ou devrait prendre. Cette étape fait appel aux pharmaciens d'officine référents : le pharmacien d’officine apportent des renseignements au pharmacien hospitalier sur les dispensations de médicaments (historique des traitements, copies d’ordonnances, posologies…), complétant ainsi les informations fournies par le patient.

Le pharmacien hospitalier peut également proposer la mise en place d’une conciliation médicamenteuse à la sortie de l’hôpital.

Pour en savoir plus : arrêté du 6 avril 2011 et décret n°2010-1408 du 12 novembre 2010

A la sortie du patient

La lettre de liaison est un document clé de la transmission d’informations concernant un patient entre professionnels de santé exerçant en établissement de santé et en ville. L’objectif est de garantir la sécurité et la continuité de la prise en charge entre l’hôpital et la ville.

La lettre de liaison reprend les informations essentielles du séjour du patient, dont le traitement médicamenteux actualisé. Elle est adressée le jour-même aux professionnels de ville.

L’hospitalisation à domicile (HAD)

Ces établissements d’hospitalisation sans hébergement sont soumis aux mêmes obligations que les établissements hospitaliers privés et publics. La HAD repose sur une nécessaire coopération entre professionnels de santé.

Le pharmacien chargé de la gérance de la PUI organise pour chaque patient, après avis du médecin coordonnateur, le circuit des médicaments, produits, objets ou dispositifs médicaux prescrits :

  • soit via la PUI ;
  • soit via une pharmacie d’officine, lorsque cela permet de simplifier ou d’améliorer l’organisation des soins ou la qualité du service rendu au patient  (article L. 5126-5-1 du CSP).

A noter : c'est l’établissement, et non le pharmacien en son nom propre, qui intervient dans les structures d’exercice coordonné.

Pour en savoir plus :

Cahier thématique n°13 "La pharmacie clinique : état des lieux et perspectives d’une discipline en développement" (décembre 2018)

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De nombreuses actions de pharmacie clinique permettent d’intégrer le pharmacien hospitalier dans les activités des services de soins. La pharmacie clinique est centrée sur le patient. Il est donc primordial de développer la collaboration avec les autres membres de l’équipe de soins, ainsi qu’avec le pharmacien d’officine et le biologiste médical.