Deux des mesures présentes dans la convention nationale pharmaceutique signée en mars dernier entrent en vigueur le 7 novembre 2022. Elles concernent les nouvelles missions du pharmacien en matière de prévention et d’accompagnement des patients : les entretiens courts pour les femmes enceintes et la rémunération de l’administration des vaccins prescrits par d’autres professionnels de santé.

En pratique pour le pharmacien

1. Entretien court pour les femmes enceintes

  • Objectif : sensibiliser au risque lié à la consommation de substances tératogènes ou fœto-toxiques pendant la grossesse et, le cas échéant, à l’importance de la vaccination.
  • Lorsque le pharmacien identifie que la femme est enceinte, et quel que soit le stade de la grossesse, il lui propose, quand il l’estime nécessaire, un entretien court pour :

- faire un bilan des médicaments prescrits ou pris en automédication ;

- vérifier qu’elle n’a pas arrêté seule un médicament prescrit ;

- l’informer et évoquer de manière générale les risques pour elle et le fœtus liés à la prise de médicaments, en détaillant les recommandations de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) ;

- évoquer les risques liés à la consommation ou à l’utilisation d’autres substances (alcool, compléments alimentaires, phytothérapie, aromathérapie…) ;

- lui remettre le document de l’ANSM « Adoptez les bons reflexes » disponible sur les sites du Cespharm et de l’ANSM ou la lui envoyer via la messagerie sécurisée

- lui envoyer par messagerie sécurisée le lien vers la page « Femme enceinte » du site ameli.fr, ainsi que le guide réalisé par l’Assurance maladie intitulé « Ma maternité ».

  • Le montant de l’honoraire pour cet entretien est fixé à 5 euros TTC et majoré dans les départements et régions d’outre-mer (DROM) (coefficient 1,05).

À noter : si la patiente a un traitement en cours, le pharmacien lui conseille de contacter son médecin.

2. Vaccination

  • Objectif : améliorer la couverture vaccinale en France et faciliter le parcours du patient souhaitant se faire vacciner.
  • La convention prévoit, pour le 7 novembre, la création d’un honoraire pour l’administration de vaccins prescrits par d’autres professionnels de santé ou lorsque le vaccin ne nécessite pas de prescription.
  • En addition des vaccins contre la grippe saisonnière qu’ils administrent déjà, les pharmaciens habilités sont autorisés à administrer, sur prescription médicale du produit, les vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, les papillomavirus humains, les infections invasives à pneumocoque, les virus de l’hépatite A et B, les méningocoques de sérogroupes A, B, C, Y et W et contre la rage aux :

- personnes mineures âgées de 16 ans et plus pour lesquelles ces vaccinations sont recommandées dans le calendrier des vaccinations en vigueur ;

- personnes majeures pour lesquelles ces vaccinations sont recommandées dans le calendrier des vaccinations en vigueur.

  • Conditions : les pharmaciens doivent être formés et déclarés à l’agence régionale de santé (ARS) selon la réglementation de droit commun.

À ce jour et en dehors du vaccin contre la grippe, la réglementation n’autorise pas les pharmaciens à prescrire les vaccins. À savoir : le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2023 comporte notamment une mesure de nature à permettre la prescription de certains vaccins par les pharmaciens (à retrouver sur le site de l’Ordre : PLFSS 2023 : les principales mesures intéressant les pharmaciens).

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