Au terme d’un jugement le 20 mars dernier, le tribunal correctionnel de Paris a prononcé une condamnation à une amende de 20 000 euros avec sursis ainsi qu’à l’interdiction d’exercer une activité médicale pendant cinq ans.

C’est grâce à la vigilance de la fille d’une patiente atteinte d’un cancer du sein que celle, qui se faisait appeler « docteur » et se présentait sur son site Internet comme un « médecin ayant à son actif plus de 40 ans d’expérience médicale à la fois en médecine conventionnelle et médecine complémentaire », ou comme « directrice médicale de l’institut Galen Health », a été interpellée.

La patiente, qui souffrait des effets secondaires importants d’un traitement par radiothérapie, avait consulté cette naturopathe, qui lui avait vendu quatre flacons d’une préparation de sa composition. Bien inspirée, sa fille a vérifié si ce prétendu médecin était inscrit au tableau et, puisque tel n’était pas le cas, a immédiatement déposé plainte.

L’enquête a révélé que cette naturopathe suivait 29 patients traités en oncologie dans une clinique parisienne, dont la direction avait donné foi au diplôme qu’elle avait présenté, décerné par un « collège de naturopathie et de médecine complémentaire ». Elle réalisait, au sein de cet établissement, de véritables consultations en oncologie, se prétendant « spécialiste en traitements des cancers », à l’issue desquels elle prescrivait des traitements thérapeutiques de sa composition, sous la marque « Galen ».

Après analyse, il a été établi que ces remèdes, pour lesquels elle percevait près de 8 000 euros sur une année, étaient composés d’alcool, de sucre et de quelques plantes inscrites à la pharmacopée (eucalyptus, romarin, laurier, etc.). Selon les enquêteurs, ils n’en étaient pas moins susceptibles de pénaliser les véritables traitements contre le cancer des patients, ces derniers étant tentés de les abandonner pour des traitements à base de plantes sans effets secondaires.

En dépit de ses véhémentes dénégations, la pseudo-thérapeute a été condamnée pour exercice illégal de la pharmacie, les patients ayant tous déclaré que les flacons leur avaient été présentés comme des remèdes dans le cadre du traitement de leur cancer, ainsi que pour exercice illégal de la médecine et usurpation du titre de médecin.

L’Ordre des pharmaciens et l’Ordre des médecins étaient tous deux parties civiles.