Tous Pharmaciens La revue n°26 - novembre 2024
PRIORITÉS
Transition écologique
27/11/2024
Transition écologique

Mesurer son impact environnemental
Les enjeux liés à la transition écologique en santé sont considérables. En 2023, le think tank « The Shift Project » (Le site d’un think tank sur la transition écologique) évaluait à 49 millions de tonnes équivalent CO2 le niveau de l’empreinte carbone émis par le système de santé, soit 8 % de l’empreinte carbone totale de la France.
Pour bien agir, chaque professionnel doit être en mesure de s’interroger sur ses gestes et actes professionnels, sur les produits et les services qu’il consomme, sur l’énergie qu’il utilise au quotidien. Il est nécessaire de quantifier ces usages et les mesurer en équivalent carbone pour pouvoir comparer les données de chacun et envisager des évolutions favorables au développement durable.
« Mon empreinte carbone », un outil à destination des professionnels de santé
Depuis le 18 juin dernier, l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médicosociaux (Anap) met à disposition des établissements sanitaires et médicosociaux du service public un outil de datavisualisation : Mon empreinte carbone. « Il permet à ces établissements d’estimer leurs émissions de CO2 sur trois années, explique Richard Huet, expert en développement durable en santé et médicosocial à l’Anap. Actuellement, 13 382 établissements, dont 1 499 Ehpad, sont référencés sur cette base de données. »
Conversion en kilo carbone
Prévu par la feuille de route « Planification écologique du système de santé », cet outil s’appuie sur la méthode dite « monétaire », conçue par l’agence de la transition écologique (Ademe). « Pour estimer la production de CO2, nous extrayons des lignes comptables à partir de la plateforme Diamant et nous les orientons vers des lignes de comptabilité carbone. Les euros sont ainsi transformés en équivalent kilo carbone. » Chaque type de dépense est recalculé en le multipliant par un facteur de conversion, par exemple 314 pour les dispositifs médicaux. « Ces données permettent aux établissements de cibler des postes particulièrement émetteurs en CO2 et de mener des stratégies de correction, avec l’appui de l’Anap, s’ils le souhaitent. »
Le poste alimentation, par exemple, peut être analysé pour mieux s’engager dans trois directions : végétalisation des protéines, réduction du gaspillage, diminution des emballages plastique. « Cet outil concerne particulièrement les pharmaciens, car il peut aider à réorienter certaines politiques d’achat. Huit postes sont visualisables : produits pharmaceutiques, produits à usage médical, alimentation, énergie, bâtiments, équipements, prestations et déchets, transports et autres consommables. »
Mesurer l’empreinte carbone des médicaments
L’achat de médicaments représenterait 29 % de l’émission carbone du système de santé. Mais, à défaut de disposer d’une méthodologie réellement fiable, cette mesure reste à parfaire. C’est pourquoi la Direction générale des entreprises (DGE), en lien avec l’Assurance maladie, la Direction de la Sécurité sociale (DSS), la Direction générale de la santé (DGS), la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) et l’appui du cabinet Ecovamed, a lancé une consultation publique. Menée jusqu’en juillet dernier, elle vise à concevoir, d’ici les prochains mois, un outil à destination des exploitants pharmaceutiques pour calculer de façon simple et fiable l’empreinte carbone des médicaments qu’ils commercialisent.
En savoir plus :
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