L’année 2025 a débuté avec des évolutions majeures pour notre système de santé. L’adoption de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS), publiée en février dernier, marque une avancée pour notre profession en consacrant le rôle central du DP-Ruptures, un outil développé par l’Ordre, dans le code de la santé publique (CSP) pour lutter contre les tensions d’approvisionnement. L’enjeu de cette mesure est de faire évoluer le DP-Ruptures pour en faire le système national, assurant non seulement la collecte des informations concernant la disponibilité des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM), mais aussi leur partage entre les acteurs de la chaîne du médicament et ce, toujours au bénéfice des patients. Parce qu’il relie aujourd’hui 99 % des officines aux fabricants qui produisent plus de 84 % des médicaments accessibles en France, le DP-Ruptures constitue un véritable outil pour alerter, communiquer et informer !

Dans ce contexte de transformation du système de santé, l’Ordre reste particulièrement vigilant face à la montée en puissance des logiques purement financières dans l’offre de soins. Dans les laboratoires de biologie médicale comme en officine, elles ne doivent en aucun cas entraver l’indépendance de nos professions et la qualité du service rendu à la population. L’Ordre continuera de se mobiliser pour défendre un maillage territorial solide, garant d’un accès équitable aux soins et d’une prise en charge de qualité !

Assurer l’avenir de la profession passe aussi par l’enjeu de la démographie pharmaceutique. La modélisation des projections démographiques à horizon 2050, réalisée pour la première fois cette année par l’institution, indique la nécessité d’agir dès à présent pour assurer le renouvellement des générations de pharmaciens. Elles mettent en lumière une dynamique marquée par une phase d’inflexion, suivie d’une remontée progressive du nombre de pharmaciens d’ici à 2050, avec des variations importantes observées selon les métiers. Ces travaux soulignent l’importance d’un suivi continu et d’une mise à jour régulière des données afin de garantir la pertinence des projections. Grâce à sa flexibilité, ce modèle offre la possibilité de tester différentes hypothèses. Il se positionne donc comme un outil utile et stratégique pour éclairer les décisions sur le nombre de pharmaciens à former et l’exercice pharmaceutique.

En cela, l’Ordre intensifie ses actions, au travers de sa campagne « Pharmacien, le moins connu des métiers connus » afin de rendre la profession plus visible et plus attractive auprès des jeunes, en mettant l’accent sur la diversité des carrières et l’évolution du métier de pharmacien. Parmi les actions déployées, notre présence à l’édition 2025 du festival de musique Le Printemps de Bourges témoigne de notre volonté d’aller à la rencontre des jeunes générations. 

Enfin, cette année est marquante pour la gouvernance de l’Ordre avec les élections ordinales. Ce scrutin est l’occasion, pour chaque pharmacien, de concourir à façonner l’avenir de la profession au bénéfice de la santé publique. Dans un contexte d’évolution rapide de nos exercices, la mobilisation de tous est essentielle pour relever les défis à venir.

Pour contribuer à l’action d’un Ordre représentatif de tous nos métiers, n’hésitez pas à vous impliquer : votez !

Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens