Améliorer la prise en charge de la ménopause : ce que propose le rapport Rist

Le rapport de la mission parlementaire sur la ménopause, confiée à la députée Stéphanie Rist, a été remis au Gouvernement le 9 avril dernier. La prise en charge sanitaire de la ménopause, dans une approche globale, médicale et non médicale, est au cœur des enjeux de cette mission. L’Ordre national des pharmaciens a été auditionné dans le cadre de ces travaux.
En mai 2024, le président de la République a exprimé le souhait de voir engager une mission parlementaire sur la ménopause, afin d’en faire évoluer la perception dans la société et d’améliorer l’information et la prise en charge des femmes. En octobre 2024, le Premier ministre a confié cette mission à la députée du Loiret, Stéphanie Rist, en coopération avec l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS).
Son rapport, rendu public le 9 avril dernier, propose 25 mesures concrètes pour mieux accompagner les femmes dans cette période de leur vie. Il appelle notamment à changer le regard : « La ménopause est, en France, une construction sociale, qui contribue à en faire un tabou et à véhiculer une image difficile pour les femmes, associée à une perte de valeur sociale », indique le rapport.
Des difficultés au quotidien pour les femmes ménopausées
La ménopause est un enjeu de santé publique qui doit être davantage reconnu et soutenu :
- 17,3 millions de femmes de plus de 45 ans sont concernées, soit la moitié des femmes en France ;
- 20 à 25 % d’entre elles souffrent de troubles sévères liés à la ménopause.
Et les divers symptômes (bouffées de chaleur, troubles du sommeil, sueurs nocturnes, baisse de la libido, troubles génito-urinaires, prise de poids…) sont à l’origine de difficultés au quotidien, dans la vie personnelle comme professionnelle.
Agir pour améliorer la prévention et la prise en charge
À l’occasion de la remise du rapport Rist, le Gouvernement a annoncé quatre priorités :
- la mise en place d’une consultation dédiée à la ménopause pour chaque femme, dès l’apparition des premiers signes, réalisée par un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme. L’objectif est de proposer un accompagnement personnalisé, intégrant les dimensions gynécologique, cardiovasculaire et ostéoarticulaire de cette étape de la vie. Le rapport Rist recommande que le bilan de prévention mené auprès des femmes âgées de 45 à 50 ans soit systématiquement l’occasion d’aborder la ménopause ;
- l’élaboration d’une politique d’éducation dès le plus jeune âge, sur les différentes phases de la vie des hommes et des femmes, en lien avec le ministère de l’Éducation nationale ;
- un soutien renforcé à la recherche fondamentale, translationnelle et innovante sur la ménopause (bourses de recherche, intégration des femmes dans les études cliniques, soutien des start-up) ;
- la prise en compte de la ménopause dans le cadre du monde professionnel, avec l’aménagement de l’environnement d’exercice pour les femmes concernées.
Des recommandations à actualiser
Les travaux de la mission Rist abordent par ailleurs le sujet du traitement hormonal de la ménopause (THM), utilisé par seulement 2,5 % des femmes de France métropolitaine en 2024. Controversé depuis le début des années 2000 et la parution de l’étude américaine Women’s Health Initiative (WHI), mettant en évidence notamment une augmentation du risque de cancer de sein, le THM a fait l’objet en 2021 de recommandations pour la pratique clinique des sociétés savantes (Groupe d'étude sur la ménopause et le vieillissement hormonal [GEMVI] et Collège national des gynécologues et obstétriciens français [CNGOF]).
Dans ce contexte, la mission Rist appelle la Haute Autorité de santé (HAS) à actualiser, d’ici la fin 2025, ses recommandations sur la prise en charge de la ménopause dans une approche globale (traitements hormonaux et non hormonaux, hygiène de vie, compléments alimentaires, dispositifs médicaux, parcours).
Le pharmacien, acteur de la prise en charge de la ménopause
L’Ordre national des pharmaciens a été auditionné dans le cadre de l’élaboration du rapport Rist et a mis en avant le rôle du pharmacien dans l’accompagnement des femmes ménopausées.
Les pharmaciens, qu’ils exercent en officine, en pharmacie à usage intérieur (PUI) ou en laboratoire de biologie médicale (LBM), sont en contact régulier avec des femmes ménopausées, à l’occasion de la dispensation d’un traitement, d’un entretien pharmaceutique ou de la réalisation d’un bilan sanguin.
Ils ont un rôle majeur à jouer dans l’accompagnement des femmes concernées :
- écoute, conseils pour limiter les symptômes, recommandations nutritionnelles… ;
- information sur les traitements médicamenteux et non médicamenteux (rapport bénéfice/risque, durée de traitement, voies d’administration, modalités de prise…) ;
- orientation dans le parcours de soins pour un suivi biologique et médical adapté.
Pour rappel : le bilan de prévention destiné à la tranche d’âge 45-50 ans est une occasion supplémentaire pour le pharmacien de délivrer des conseils hygiéno-diététiques et de bon usage des traitements de la ménopause.
En savoir plus :
- La ménopause en France : 25 propositions pour enfin trouver le chemin de l’action (Rapport Rist, avril 2025)
- Le Gouvernement salue la qualité du rapport de Stéphanie Rist et décline ses priorités pour accompagner les femmes en prévention de la ménopause (communiqué de presse, 10 avril 2025)