Par un DGS-Urgent, le ministère de la Santé indique avoir été informé le 23 avril par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) de la survenue de deux événements indésirables graves à la suite de la vaccination contre le chikungunya avec le vaccin IXCHIQ du laboratoire Valneva à La Réunion, dont un décès. 

Ces cas ont été détectés dans le cadre du dispositif de pharmacovigilance renforcé mis en place pour ce vaccin par les autorités sanitaires. Ce dispositif permet de signaler, d’identifier et d’analyser les éventuels effets indésirables déclarés par les professionnels de santé et les personnes vaccinées. 

Compte tenu de la gravité de ces événements, la Direction générale de la santé (DGS) a saisi en urgence le 24 avril la HAS pour ré-évaluer les indications de vaccination contre le chikungunya par le vaccin IXCHIQ élaborées par la HAS dans le contexte épidémique à La Réunion. 

Le 25 avril deux autres événements indésirables graves ont été signalés à la DGS par l’ANSM, avec des formes moins sévères que pour les 2 premiers cas, pour une personne vaccinée à La Réunion et pour une personne vaccinée en métropole avec le vaccin IXCHIQ dans le cadre d’une vaccination du voyageur. A ce jour, des investigations sont toujours en cours pour deux autres cas à La Réunion, sortis d’hospitalisation et dont l’imputabilité de la vaccination doit encore être évaluée, et un autre cas en métropole dans le cadre d’une vaccination du voyageur. 

La HAS a considéré nécessaire, dès vendredi 25 avril (Haute Autorité de Santé - Épidémie de chikungunya : utilisation du vaccin IXCHIQ à La Réunion et à Mayotte), de réévaluer la balance bénéfices/risques du vaccin IXCHIQ chez les sujets âgés de 65 ans et plus, compte tenu des incertitudes actuelles sur la sécurité de ce vaccin dans cette population et ce malgré la persistance d’une forte épidémie à La Réunion. La HAS a ainsi recommandé de suspendre la vaccination contre le chikungunya avec le vaccin IXCHIQ, chez les sujets de 65 ans et plus et ce sur l’ensemble du territoire français dans l’attente de données complémentaires de pharmacovigilance, nationales ou internationales. 

Conformément à l’avis de la HAS, le ministère chargé de la Santé et de l’Accès aux Soins a pris la décision de retirer immédiatement de la cible vaccinale pour la campagne de vaccination en cours à La Réunion et à Mayotte, les personnes de 65 ans et plus présentant ou non des comorbidités. La vaccination reste ouverte pour les personnes âgées de 18 à 64 ans présentant des comorbidités. Cette stratégie vaccinale à La Réunion et à Mayotte pourra bien évidemment être ajustée en fonction des avis des autorités scientifiques. 

S’agissant des voyageurs, la vaccination contre le chikungunya n’est pas prévue à ce jour dans les recommandations sanitaires pour les voyageurs établies par le Haut conseil de la santé publique (Recommandations sanitaires 2024 aux voyageurs) ; ces recommandations annuelles du HCSP seront actualisées en juin prochain. Conformément à l’avis de la HAS du 25 avril, les voyageurs de 65 ans et plus ne doivent pas se faire vacciner avec le vaccin IXCHIQ

Pour les personnes amenées à séjourner dans les zones où circule le virus, notamment à La Réunion et à Mayotte, il est essentiel de se protéger des piqûres de moustiques en portant des vêtements amples et couvrants, en utilisant des répulsifs sur la peau et des moustiquaires, et de consulter en cas de symptômes. Elles doivent appliquer ces mesures de prévention pendant toute la durée du séjour et jusqu’à 3 semaines après leur retour afin de ne pas transmettre la maladie à leur entourage.

Source :