Dans un avis publié le 8 juin 2023, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), recommande que les compléments alimentaires à base de plantes soient soumis aux mêmes règles d’avertissements que les médicaments contenant ces plantes, telles que précisées dans les monographies européennes.

De nombreux compléments alimentaires à base de plantes médicinales contiennent des substances végétales inscrites à la pharmacopée française, qui entrent également dans la composition de médicaments.

La présence de plantes dans un complément alimentaire est parfois faussement rassurante alors que certaines plantes peuvent présenter un risque dans certaines conditions d’utilisation, selon le type d’extrait de plante ou la sensibilité de populations particulières, notamment les femmes enceintes et les enfants. Les risques d’interactions médicamenteuses et d’effets indésirables parfois graves, tels que des allergies sévères ou des atteintes hépatiques, dans certains cas mortelles, sont aussi à prendre en compte avec ces compléments alimentaires.

Une confusion existe par ailleurs entre les médicaments à base de plantes et les compléments alimentaires, pour les patients et quelquefois pour les professionnels de santé.

L’Anses a ainsi recensé 153 substances végétales (partie de plante ou huile essentielle) associées à des monographies de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celles-ci précisent pour chaque substance leurs indications thérapeutiques, ainsi que des avertissements fondés à partir de données scientifiques. Aujourd’hui, leur mention sur une notice destinée aux patients n’est obligatoire que pour les médicaments à base de plantes, mais elle ne figure pas sur l’étiquetage des compléments alimentaires.

Concrètement, pour le pharmacien

  • L’Anses préconise aux professionnels de santé qui conseillent et vendent des compléments alimentaires de se former à la sécurité et à l’usage des plantes contenues dans ces produits.
  • Afin de faciliter l’accès à ces informations, l’Anses a publié un tableau accessible en ligne. Il comporte la liste des substances végétales contenues dans les compléments alimentaires (nom de la plante et nom scientifique) ainsi que les contre-indications, interactions médicamenteuses potentielles et recommandations d’utilisation.
  • Outre leurs missions d’information des risques et de prévention auprès des patients, les pharmaciens sont tenus de déclarer tout effet indésirable survenu après la prise de compléments alimentaires au dispositif de Nutrivigilance.

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