Cueillette des champignons : vigilance face aux risques d'intoxications

L’arrivée de l’automne marque le début de la saison de la cueillette des champignons. Cependant, les intoxications restent toujours aussi nombreuses et sont parfois sévères. Entre troubles digestifs, complications rénales ou atteintes hépatiques graves, les conséquences d’une mauvaise identification ou préparation des champignons sauvages ne sont pas anodines. L’Anses rappelle les bons réflexes à adopter.
Une hausse des cas en septembre
Depuis le 1er juillet 2025, environ 500 intoxications liées à la cueillette et à la consommation de champignons ont déjà été recensées par les Centres antipoison. Une augmentation nette des cas est observée depuis début septembre et un pic est attendu en octobre.
Les intoxications sont principalement dues à la confusion d’une espèce comestible avec une espèce toxique, à une mauvaise conservation des champignons, à la consommation de spécimens en mauvais état, insuffisamment cuits ou consommés en trop grande quantité.
Des confusions fréquentes et pouvant être dangereuses
L’analyse des données de 2024 révèle que, sur la période du 1er juillet et le 31 décembre, 1 363 personnes présentant des symptômes ont contacté un Centre antipoison après avoir consommé des champignons en France hexagonale. Si la plupart des intoxications étaient bénignes, 3,1 % étaient de gravité forte, avec notamment trois décès et trois cas d’insuffisance rénale chronique. Les symptômes observés étaient majoritairement digestifs : douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées.
Les confusions entre les girolles ou les chanterelles et le clitocybe de l’olivier figurent parmi les plus fréquentes pour la saison 2024. Ce dernier entraîne des troubles digestifs pouvant être sévères et causer une déshydratation. Comme pour les années précédentes, les confusions les plus graves rapportées impliquaient souvent l’amanite phalloïde, qui peut être prise pour une coulemelle. L’amanite phalloïde est responsable d’hépatites parfois mortelles.
Quelles sont les bons réflexes pour éviter les intoxications ?
Pour une cueillette et une consommation en toute sécurité, l’Anses recommande de :
- Ramasser uniquement les champignons que vous connaissez parfaitement : certains champignons hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles,
- Faire contrôler votre récolte par un pharmacien ou une association de mycologie en cas de doute, y compris pour les champignons donnés par un tiers. Au moindre doute sur l’identification d’un des champignons récoltés, ne pas consommer la récolte,
- Ne jamais donner de champignons cueillis aux jeunes enfants,
- Ne pas se fier aux applications de reconnaissance sur smartphone, en raison du risque élevé d’erreurs d’identification,
- Cuire systématiquement les champignons sauvages au moins 20 minutes avant consommation.
Retrouver l’ensemble des bonnes pratiques à adopter avant, pendant et après la cueillette de champignons.
En savoir plus
- Consulter le rapport relatif à la surveillance saisonnière des intoxications accidentelles par des champignons - Bilan des cas enregistrés par les Centres antipoison entre le 1er juillet 2024 et le 31 décembre 2024
- Lire l'article "Pour la cueillette des champignons, ne vous fiez pas aux applis pour les identifier"