L’Ordre national des pharmaciens publie, chaque année, un état des lieux de la démographie des pharmaciens en exercice en France. Pour l’année 2022, les chiffres arrêtés au 1er janvier 2023 révèlent 73 795 pharmaciens inscrits au tableau de l’Ordre national des Pharmaciens, soit une baisse de 0,3 % depuis l’année précédente.

Depuis plus de 10 ans, l’Ordre réalise un panorama démographique des pharmaciens en exercice sur le territoire métropolitain et ultramarin. Celui-ci répond à deux objectifs majeurs :

  • analyser les évolutions démographiques des différents métiers de la pharmacie ;
  • nourrir les travaux relatifs au renouvellement de la profession, tels que ceux de l’ONDPS notamment.

Cet état des lieux de l’année 2022, arrêté au 1er janvier 2023, met notamment en évidence une baisse de 0,3 % du nombre de pharmaciens en exercice avec un passage sous la barre symbolique des 74 000 inscrits au tableau. Cette évolution est en continuité avec la diminution progressive du nombre de pharmaciens inscrits depuis 2016 (-1 %). Cette tendance est également observée sur le nombre de primo-inscrits. En 2022, seulement 2 337 pharmaciens se sont inscrits pour la première fois à l’Ordre, soit 205 de moins que l’année précédente.

Ainsi, alors que le nombre d’inscrits diminue progressivement, les tensions de recrutement observées dans toutes les filières de la pharmacie risquent de s’accentuer dans le futur au regard des pénuries d’étudiants et de l'augmentation des besoins pharmaceutiques de la population.

Les grandes tendances de l’année 2022

L’âge moyen des pharmaciens se stabilise autour de 46 ans. Pour autant, avec l’allongement des carrières, ceux de 60 ans et plus représentent 19 % des pharmaciens inscrits à l’Ordre en 2022, contre 12 % en 2012. 

La proportion des femmes au sein de la profession reste stable, passant de 67 % en 2012 à 68 % en 2022.

La complémentarité des structures dans lesquelles les pharmaciens exercent constitue un réseau pharmaceutique qui assure aujourd’hui la continuité de l’accès aux soins de proximité, tant en métropole qu’en outre-mer, en milieu urbain ou rural. 

Plusieurs indicateurs témoignent du maintien de l’homogénéité de ce maillage avec en moyenne en 2022, 30 officines, 7,2 laboratoires de biologie médicale et 3,8 pharmacies à usage intérieur (PUI) pour 100 000 habitants. 

Plus précisément, la chaîne pharmaceutique comprend en 2022 : 

  • 20 142 officines en France métropolitaine (- 0,9 % par rapport à 2021) et 615 en outre-mer (+ 0,3  %) ;
  • 4 914 sites de laboratoire de biologie médicale et 2 227 PUI en France métropolitaine ainsi que respectivement 99 et 70 en outre-mer ;
  • des établissements pharmaceutiques avec 796 enregistrés en section B (industrie) et 545 pour la section C (répartition).

Pour garantir la solidité et la pérennité de cette chaîne, il est crucial d’assurer  le renouvellement du nombre de pharmaciens formés, alors même que leurs missions de santé publique sont amenées à s’étendre.

Un Ordre en action pour assurer le maintien de la chaîne pharmaceutique

Face à cette réalité, l’Ordre entend apporter une réponse concrète pour augmenter l’attractivité de la profession et garantir la démographie pharmaceutique à travers le déploiement d’un large panel d’actions menées depuis plusieurs mois avec les parties prenantes du secteur et les pouvoirs publics.

Inscrites dans une feuille de route, celles-ci visent les objectifs suivants :

  • Promouvoir les différents métiers de la pharmacie
  • Réaliser des projections démographiques
  • Simplifier la reconnaissance des compétences et l’exercice des pharmaciens étrangers et/ou ayant un diplôme étranger en France
  • Adapter la réforme d’accès aux études de santé et le cursus universitaire aux besoins d’aujourd’hui et de demain
  • Sensibiliser les acteurs locaux au manque de pharmaciens et à la nécessité de prendre des mesures locales ou nationales
  • Mobiliser les pharmaciens dans la promotion de la profession auprès du grand public afin de susciter des vocations

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