Au cours de l’année 2021, la chaîne pharmaceutique a de nouveau démontré son efficacité, sa solidité et son adaptabilité. Les pharmaciens, toujours pleinement engagés dans la gestion de la crise sanitaire, ont été impliqués à chaque étape du parcours de soins, parfois au-delà de leur cœur de métier, et ont entre autres garanti l’accès à la vaccination ainsi qu’au dépistage contre la Covid-19. C’est l’action complémentaire des différents métiers de la pharmacie, la force du maillage officinal et de la biologie médicale, la mobilisation des pharmacies à usage intérieur, mais aussi la réactivité des industriels et du réseau de la distribution en gros, qui ont permis à l’ensemble de la profession de répondre présent pour la population.

L’Ordre national des pharmaciens réalise, comme chaque année, son panorama démographique des pharmaciens en exercice en France, afin d’analyser les évolutions des métiers et d’anticiper les besoins pour garantir le renouvellement de la profession. Cet état des lieux de l’année 2021, arrêté au 1er janvier 2022, met en avant une continuité des tendances globales observées dans le temps avec cependant des spécificités pour certaines sections par rapport à l’année précédente.

Les inscriptions à l'Ordre 2021

Au 1er janvier 2022, 74 039 pharmaciens sont inscrits au tableau de l’Ordre, soit +0,3 % par rapport à l’an passé. Cette évolution est continue sur les 10 dernières années (+2,8 %). Par ailleurs, 2 542 pharmaciens se sont inscrits pour la première fois à l’Ordre en 2021, soit 483 de plus que l’année dernière (2 059 primo-inscrits en 2020). 

Ce sont les pharmaciens des établissements de santé, médico-sociaux et des services d’incendie et de secours (section H) et ceux exerçant en outre-mer (section E) qui ont enregistré les plus fortes progressions du nombre d’inscriptions en pourcentage entre 2011 et 2021 (avec respectivement +28,2 % et +18,9 % sur dix ans), tendance qui s’est également confirmée en 2021 (avec respectivement +2,6 % et +2,1 %). 

En valeur absolue, la section D (représentant les pharmaciens adjoints d’officine et autres exercices) connaît la plus grande progression avec 457 nouvelles inscriptions entre 2020 et 2021. Cette évolution est continue depuis plusieurs années (+7,5 % en 10 ans et +1,6 % entre 2020 et 2021). Cela s’explique par la progression des autres exercices (pharmaciens relevant des équipes mobiles de soins, pharmaciens conseils de l’assurance maladie, pharmaciens chargés de la dispensation de l’oxygène à usage médical) mais surtout par une nouveauté en 2021 : l’inscription, limitée dans le temps, des pharmaciens vaccinateurs en centre de vaccination dans le cadre de la crise sanitaire. 

En parallèle, les effectifs des pharmaciens de l’industrie (section B) et de la distribution en gros (section C) restent relativement stables, avec une évolution respective de -1,1 % et de +0,9 % par rapport à 2020. 

Enfin, la section G (représentant les pharmaciens biologistes médicaux) quant à elle, connaît des difficultés à renouveler ses effectifs ainsi que l’indiquent les diminutions de 12,5 % des inscriptions en 10 ans et de 1,4 % entre 2020 et 2021.

Les grandes tendances de l'année 2021

L’âge moyen des pharmaciens est de 46,7 ans en 2021, contre 46,8 ans en 2020. Malgré ce léger rajeunissement sur un an, on observe une lente progression de la moyenne d’âge des pharmaciens inscrits à l’Ordre depuis 10 ans (de 46,3 ans en 2011 à 46,7 ans en 2021). En effet, alors que seuls 9 % des pharmaciens avaient 60 ans ou plus en 2011, ils sont 16 % en 2021. A l’inverse, le nombre de pharmaciens de moins de 33 ans représente 15 % en 2021, soit un point de plus qu’il y a 10 ans, confirmant le renouvellement de la profession. De même les pharmaciens de moins de 47 ans représentent 51 % en 2021, contre 47 % en 2011. Ainsi, en dix ans, on constate un aplatissement de la courbe d’âge à partir de 33 ans ainsi qu’un allongement des carrières. 

La profession de pharmacien est toujours majoritairement féminine (68 % en 2021). Cette féminisation est logiquement liée à la présence plus importante des femmes parmi les étudiants en pharmacie. 

Au plus près des Français pour favoriser l'accès aux soins 

La réglementation relative à l’installation des officines a pour objectif d’assurer un maillage territorial optimal afin de garantir l’accès à des soins de proximité. Ce réseau est la base essentielle d’une desserte équitable en médicaments et dispositifs médicaux sur l’ensemble du territoire français, tant en métropole qu’en outre-mer, en ville qu’à la campagne. En moyenne, la distance de la pharmacie la plus proche pour l’ensemble des communes françaises est de 3,8 kilomètres. Ce maillage concerne également les laboratoires de biologie médicale et les établissements de santé : en 2021, on recense ainsi en moyenne 31 officines, 7,3 laboratoires de biologie médicale et 3,5 pharmacies à usage intérieur pour 100 000 habitants. Ces indicateurs traduisent ainsi un accès harmonieux aux soins, objectif prioritaire de la mission de santé publique des pharmaciens. 

La réorganisation du réseau officinal se poursuit, avec des restructurations qui engendrent la disparition d’officines au profit de structures mieux adaptées aux nouvelles missions. Ainsi, on dénombre en 2021, 20 318 officines en France métropolitaine, contre 20 534 en 2020, soit une évolution de -1,1 %, tandis qu’en Outre-mer on relève 613 officines contre 615 en 2020, soit une évolution de -0,3 %. Il conviendra de suivre cette évolution du maillage officinal avec celle des professions médicales. 

A noter également, l’empreinte des établissements pharmaceutiques en France se maintient en 2021 avec 772 enregistrés en section B et 533 en section C. 

Pour affiner son analyse, l’Ordre a intégré des données issues d’autres sources, notamment sur les médecins biologistes en lien avec l’Ordre national des médecins, sur les internes et les postes de praticiens hospitaliers avec le soutien du Centre National de Gestion (CNG), ou encore des données publiques issues du Ministère de la Santé, de l’Institut national de la statistique et des études économiques ou du Fichier National des Etablissements Sanitaires et Sociaux (FINESS). Le panorama de cette année délivre également des chiffres sur la vaccination en officine, recueillis auprès des Agences Régionales de Santé et de la Délégation ministérielle au Numérique en Santé (DNS). L’Ordre souhaite remercier ici l’ensemble de ces partenaires pour leur précieuse collaboration dans l’aboutissement de ce document. 

Enfin, l’Ordre rappelle que ce panorama de la démographie des pharmaciens est un outil important pour nourrir les travaux relatifs au renouvellement de la profession pharmaceutique, menés par l’Observatoire National de la Démographie des Professions de Santé (ONDPS) et la Conférence Nationale dédiée à l’établissement des Objectifs pluriannuels de professionnels de santé à former. Face aux tensions de recrutements de pharmaciens tous métiers confondus (officine, pharmacie hospitalière, biologie médicale…), l’Ordre, en tant que membre de ces instances, participe activement à leurs travaux afin d’assurer la définition d’un nombre de pharmaciens à former suffisant et nécessaire à l’accomplissement de leurs missions de santé publique (1) . 

(1) - Enquête Besoins en Main-d’Œuvre 2022 - Pôle Emploi