DES de pharmacie hospitalière : garantir la qualité d’une formation spécialisée
Dans le pacte de lutte contre les déserts médicaux, le gouvernement a annoncé l’adoption prochaine de dispositions destinées à répondre aux difficultés de recrutement au sein de certaines pharmacies à usage intérieur (PUI). La section H de l’Ordre national des pharmaciens souhaite que ces difficultés ne remettent pas en cause la nécessité et la qualité de la formation spécialisée, fournie par le DES de pharmacie hospitalière, permettant aux pharmaciens d'assurer pleinement leurs différentes missions dans les établissements dotés de PUI.
Le législateur n’a pas voulu faire de différence entre les PUI de différents types d’établissements qu’ils soient publics ou privés, de santé ou médico-sociaux. Alors que la coopération entre les PUI de ces établissements se déploie sur le terrain, dans le cadre de groupements hospitaliers de territoire (GHT) ou de Groupement de coopération sanitaire (GCS), il semble inopportun que les pharmaciens qui y travaillent présentent des niveaux de spécialisation différents, créant une inégalité entre les patients dans la qualité de leur prise en charge thérapeutique.
Les activités de pharmacie clinique, de préparation de médicaments (anticancéreux, radiopharmaceutiques, thérapie innovante…), de stérilisation, de dispensation des dispositifs médicaux stériles dont les implantables justifient cette formation de quatre années et l’obtention d’un DES de pharmacie hospitalière.
L’ordre national des pharmaciens œuvre pour l’attractivité de la profession
La section H de l’Ordre des pharmaciens a fait des propositions dès le printemps 2023 pour favoriser le recrutement de pharmaciens hospitaliers. Certaines ont déjà été suivies d’effets, notamment l’augmentation du nombre de postes offerts au concours d’internat, puisque le nombre a été fixé à 480 pour 2025 (versus 313 en 2022).
D’autres mesures, faisant l’objet d’un consensus professionnel, pourraient être adoptées très rapidement comme la mise en place d’une commission d’évaluation pour les titulaires du DES IPR ou pharmacie spécialisée, pour leur permettre d’exercer en PUI au regard de leur formation et de leur parcours professionnel.
La profession est aussi en accord avec un dispositif transitoire spécifique aux pharmaciens sapeurs-pompiers pour maintenir l’activité des PUI dans les services d’incendie et de secours. Celui-ci s'appuiera sur une commission qui prononcera une aptitude à exercer uniquement dans les PUI de SIS.
Par ailleurs, il faut rappeler que les pharmaciens n’ayant pas fait de spécialisation hospitalière peuvent passer le concours d’internat (à titre européen) dès qu’ils justifient trois années d’exercice professionnel.
Lorsque les DES « officine » et « industrie » seront mis en place dans quelques mois, il sera temps de réfléchir au dispositif « 2e DES » tel qu’il existe en médecine, afin que les titulaires de ce DES court puissent accéder aux autres carrières pharmaceutiques.