Le Conseil de la Caisse nationale de l'Assurance Maladie (Cnam) a adopté le 3 juillet 2025 le rapport sur les charges et produits de l’Assurance maladie pour 2026, rapport qui préfigure habituellement le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Certaines propositions concernent les pharmaciens.

Ce rapport prévoit 3,9 milliards d’euros d’économie sur les dépenses d’assurance maladie en 2026, contre 1,56 milliard en 2025.En 2024, la situation financière de l’Assurance Maladie s’est dégradée, avec une augmentation de son déficit à 13,8 milliards d’euros (11,1 en 2023).

Concrètement, pour les pharmaciens

Le rapport formule 60 propositions, parmi lesquelles certaines concernent les pharmaciens :

  • Ouvrir la possibilité de remettre le kit de dépistage du cancer colorectal aux infirmiers, biologistes médicaux et sages-femmes
  • Organiser un dépistage systématique de l’hypertension artérielle via une ouverture de ce dépistage aux pharmaciens
  • Assurer une utilisation systématique du DMP-MES en baissant les tarifs en cas d’absence d’alimentation (biologie médicale et radiologie en priorité)
  • Développer fortement la déprescription
  • Viser la sécurisation de l’ensemble des prescriptions onéreuses ou sensibles via la généralisation de l’ordonnance numérique y compris à l’hôpital
  • Diminuer l’impact carbone et environnemental des prescriptions et développer à large échelle la réutilisation des produits de santé non-ouverts et non-périmés
  • Organiser systématiquement la sortie d’hôpital en construisant un cadre opérationnel dans tous les territoires avec les CPTS et les établissements de santé pour assurer la gestion des sorties avec les professionnels de ville et le secteur médico-social
  • Augmenter les économies en lien avec les biosimilaires en leur appliquant l’ensemble des dispositifs ayant permis une pénétration forte des génériques
  • Clarifier les règles de gouvernance des Sociétés d’Exercice Libéral (SEL) pour garantir l’indépendance des professionnels de santé
  • Baisser les tarifs des secteurs présentant un très haut niveau de rentabilité (dont la biologie médicale)
  • Prévenir la constitution de rentes en faisant évoluer de manière plus réactive la tarification des actes et forfaits versés aux professionnels de santé
  • Identifier les opérateurs de l’offre de soins dont la défaillance serait susceptible d’avoir un impact significatif sur l’offre de soins (dont la biologie médicale) et les obliger à communiquer au régulateur un plan de continuité des soins en cas de défaut au niveau du groupe
  • Viser une part variable à la qualité et à la pertinence représentant un montant croissant de l’enveloppe financière des établissements de santé
  • Conditionner le tiers payant à l’utilisation systématique de la carte Vitale, sauf cas exceptionnel

Le rapport souligne par ailleurs que depuis 2017 les remises ont fortement augmenté (multiplication par près de six en sept ans). Elle constate par ailleurs que le montant des fraudes, notamment par des pharmaciens, reste élevé et souhaite renforcer ses capacités d’action et de contrôle sur l’activité des professionnels de santé.

Le prochain PLFSS sera présenté au plus tard en Conseil des ministres le 7 octobre 2025.

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