L'épidémie de grippe 2017-2018 a été particulièrement virulente en raison de sa durée et de la circulation de deux virus, dans un contexte de sous-vaccination, selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°34 (BEH) du 18 octobre 2018.

La surmortalité liée à la grippe enregistrée l'an dernier - 13 000 décès, dont 85 % chez les personnes de plus de 75 ans - s'explique par une durée « exceptionnellement longue » (16 semaines de début décembre à mars) et par deux vagues successives (virus A - H1N1 - et B - lignage Yamagata), analyse Santé publique France dans le BEH n°34 du 18 octobre 2018. « La couverture vaccinale toujours insuffisante (45,6 %) chez les personnes ciblées par la vaccination antigrippale a probablement contribué à la sévérité de l’épidémie 2017-2018 », relève-t-on.

Si l'épidémie a été d'intensité modérée en médecine ambulatoire (2,4 millions de consultations pour syndrome grippal), elle a provoqué en revanche un nombre important d'hospitalisations après passage aux urgences (9 729 cas, dont 13 % débouchant sur une hospitalisation) ou après admission en réanimation (2 922 cas signalés à Santé publique France). Les passages à l'hôpital liés à la grippe seraient probablement sous-estimés dans les données de surveillance.

Face à ce constat, Santé publique France conclut à « l’intérêt de la prévention, à savoir la vaccination chez les personnes à risque », de mesures-barrières, et d’un traitement antiviral précoce, chez les sujets à risque. La sévérité marquée du virus B-Yamagata, l'an dernier, chez les plus de 65 ans justifie aussi, cette année, le passage au vaccin antigrippal quadrivalent.