La Haute Autorité de santé (HAS), en partenariat avec la Fédération française de nutrition (FFN), a mis à jour sa recommandation de bonne pratique sur la dénutrition chez les personnes âgées de 70 ans et plus.

Le fait

Cette recommandation , mise en ligne le 10 novembre 2021, s’inscrit dans la continuité de celles indiquées en cas de diagnostic de dénutrition de l’enfant et de l’adulte , publiées en 2019 par la HAS et la FFN. Elle vient actualiser et compléter la première recommandation pour les personnes âgées, établie en 2007  par la HAS.

Ce qu’il faut retenir

  •  La dénutrition est un problème majeur de santé publique qui concerne plus de 2 millions de personnes en France.
  • Sont concernées les personnes âgées de 70 ans et plus, quelle que soit la cause de la dénutrition physiologique ou pathologique.
  • Cette recommandation s’adresse à tous les professionnels de santé, parmi eux les pharmaciens dont les biologistes médicaux, les professionnels du secteur médicosocial impliqués dans la nutrition et les soins aux personnes âgées.
  • Elle a trois objectifs :
    • définir la dénutrition ;
    • définir les critères cliniques pour établir le diagnostic d’une dénutrition ;
    • améliorer le diagnostic de la dénutrition à l’aide d’outils adaptés et validés.

En pratique pour le pharmacien 

  • Du fait de sa position d’acteur de santé de premier recours, le pharmacien a un rôle clé de prévention et d’accompagnement du patient. 

En pratique pour les pharmaciens biologistes

  • Chez les personnes âgées de 70 ans et plus, comme chez l’adulte jeune et l’enfant, le diagnostic de dénutrition repose exclusivement sur l’association d’un critère phénotypique à un critère étiologique.
  • Lorsque le diagnostic de dénutrition est établi, il est recommandé de déterminer la présence de critères de sévérité.
  • Les critères de dénutrition sévère sont les suivants (un seul critère suffit) :
    • un IMC 20 kg/m2 ;
    • une perte de poids ≥ 10 % en un mois, ou ≥ 15 % en six mois ou par rapport au poids habituel avant le début de la maladie ;
    • une albuminémie 30 g/l ; L’albuminémie n’est donc pas un critère diagnostique, mais un critère de sévérité de la dénutrition.
  • L’albuminémie doit être mesurée soit par immunonéphélémétrie, soit par immunoturbidimétrie, seules méthodes analytiques considérées comme fiables. Le dosage de la fraction albumine par électrophorèse des protéines est à proscrire.
  • La valeur pronostique de l’albuminémie ne dépend pas de l’existence d’un syndrome inflammatoire.

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