Philippe Piet, président du Conseil central de la section G, représentant les pharmaciens biologistes médicaux.

Quelles sont les priorités de votre mandat ? 

Maintenant que nous serons tous moins accaparés par la gestion de crise sanitaire, je souhaite que les travaux concernant les missions du biologiste médical se poursuivent avec l’ensemble des organisations représentant la biologie médicale. Ces derniers auront pour but de définir, et détailler les missions du biologiste médical dans toutes ses activités et dans le parcours de soin puis porter ensemble ce rôle d’utilité publique auprès des instances. Ce travail pourra aboutir par exemple à la création d’un statut de biologiste médical référent de patient, à la reconnaissance de l’acte intellectuel du biologiste médical, à une reconnaissance effective du rôle des biologistes médicaux dans les travaux autour du «Ségur du numérique en santé», à l’inter-professionnalité, à la télémédecine et le télé-soin, à la possibilité de prescrire, à la création d’un entretien biologique, ou encore à la supervision biologique de tout ce qui concerne les signaux biologiques.

Quels sont les enjeux de votre section ? 

L’identification de la compétence des biologistes médicaux (médecins et pharmaciens) repose sur leur formation. Les biologistes médicaux, au cours de leurs neuf années de formation, acquièrent toutes les compétences techniques et médicales nécessaires à la prise en charge biologique du patient. La garantie de la compétence est une des missions fondamentales ordinales. Voici pour la qualité mais qu’est-elle sans la quantité ? Actuellement de 7000 environ, l’effectif des pharmaciens biologistes médicaux subit chaque année une perte nette de 100 qui va s’accroître exponentiellement étant donné la pyramide des âges. La démographie des pharmaciens biologiques est ainsi un des enjeux critiques de ce mandat.

Qualité, quantité, mais l’efficacité du parcours de soin dépend du principe « la bonne personne au bon endroit, au bon moment ». L’endroit et le moment dépendent de la mise en œuvre par les pouvoirs publics et en particulier par les ARS, des SROS (schémas régionaux d'organisation des soins) de biologie médicale. Ceux-ci assurent une prise en charge biologique adaptée aux parcours de soins dans chaque territoire par les 4800 sites de laboratoire qui représentent la référence en termes de qualité en biologie en faisant tout pour qu’ils soient le premier recours en la matière, et en particulier pendant les heures de consultation médicale.

Un message pour les pharmaciens ? 

Dans la diversité de leurs activités, en ville, à l’hôpital, dans les universités, au contact du patient, en relation avec les cliniciens et autres professionnels de santé, en experts de pathologies rares ou dans l’accompagnement des pathologies courantes, dans la recherche et l’enseignement, l’immense majorité des pharmaciens biologistes est animée d’une conviction nourrie par le constat qu’il font presque à chaque instant de leur contribution à la sécurité de l’acte de biologie médicale exposé à une multitudes de risque tant au niveau de sa pertinence, de l’obtention de l’échantillon biologique, de sa mise ne œuvre analytique, que de l’interprétation et l’utilisation du résultat, affectée aussi par le manque de reconnaissance associé. La section G a l’ambition de rassembler toutes les composantes de la biologie médicale pour porter en synergie les valeurs du métier au service des patients, aux pouvoirs publics.

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A propos de Philippe Piet 

J’ai obtenu le DES de biologie médicale en 1992. Je suis associé depuis 1993 dans un laboratoire à Sarlat, puis à Terrasson en Dordogne, dans lequel j’exerce toujours, au sein d’une SEL de Périgueux. J’ai exercé un mandat de conseiller ordinal de 2012 à 2015 et de président de la section G de 2015 à 2017 puis de 2019 à 2022.