Stéphane Simon, président du Conseil central de la section B, représentant les pharmaciens de l'Industrie.

La section représentant les pharmaciens industriels n’a cessé de gagner en autorité ces dernières années auprès des confrères et de ses interlocuteurs publics ou privés, avec l’objectif constant de rester au service des patients et de la santé publique.

Le bilan du mandat emmené par Frédéric Bassi, mon prédécesseur, est très dense, à commencer par une présence et un appui remarquables, comme cela été le cas de toute l’institution ordinale, pendant la crise sanitaire, auprès des confrères de l’industrie. Mais aussi grâce à l’organisation de 10 webcasts, la production de 6 publications de référence “Les essentiels”, des FAQ et positions de doctrine, de nombreuses interventions, une forte présence sur les réseaux sociaux avec plus de 40 posts LinkedIn en 2 ans. Le Conseil Central B (CCB) est aussi devenu plus attractif et plus moderne à en juger le nombre inédit de listes présentées à l’élection partielle récente (36 candidats pour 18 places).

Quels sont les enjeux de votre section ? 

Le principal enjeu stratégique du Conseil est la révision de la réglementation européenne qui pourrait menacer notre modèle de Pharmacien Responsable (PR). Il existe par ailleurs de nombreuses incertitudes liées à la mondialisation, à la place des PR dans les groupes pharmaceutiques.

La crise sanitaire a fait largement bouger les lignes, et ce n’est pas fini ! Nous sommes aussi exposés durablement à des enjeux majeurs comme les pénuries, en particulier dans le contexte de guerre en Europe, la voix grandissante et légitime des patients, et le recours accru à la sous-traitance. Nous devons également faire face à l'aggravation de la crise à l’hôpital, aux défis de développement de  nouvelles technologies d’intelligence artificielle dans la pharmacie, des médicaments de thérapie innovante (ATMP, ou Advanced Therapy Medicinal Products), de la digitalisation progressive de toutes nos activités, de nos actes pharmaceutiques.

2- Quelles sont les priorités de votre mandat ? 

Nous sommes convaincus de l’intérêt de notre modèle, au service de la santé publique, et voulons le défendre. Il nous faut agir autour de 3 axes : 

1. Une profession attractive 

Le chemin est étroit : agir en étant garants de valeurs, tout en ayant l’obsession de l’ouverture. Il faut élargir l’inscription section B à davantage de confrères de l’industrie, et promouvoir nos métiers auprès des étudiants. En 10 ans, le nombre d’inscrits a doublé pour passer à plus de 4 000 ressortissants. Toutefois, le taux de participation à la dernière élection ordinale incite à la modestie. 

Nous devons faire connaître l’Ordre, la section, nos travaux de qualité et ses ressources sans relâche, auprès de tous les acteurs du secteur, et les porter à l’échelle européenne.

2. Une profession proche de son écosystème 

Collaborer avec les autres métiers de la chaîne pharmaceutique, en lien avec les différentes sections de l’Ordre, et plus particulièrement avec nos confrères de la production. Renforcer notre relation avec les étudiants qui encore est trop distendue est aussi un enjeu majeur de la profession. Nous devons cultiver ces liens, cette proximité et la présence sur le terrain. 

3. Une profession qui fait référence , en combinant l’exigence déontologique ET l’agilité.  

Dans ces temps d’incertitude, de complexité et d’ambiguïté, il s’agit d'accroître notre autorité, au sens noble du terme. L’Ordre doit cultiver son rôle de socle et de référent, auprès des jeunes confrères ou nouveaux dans leurs fonctions. Permettre de la stabilité à la profession pour favoriser la souplesse qu’exige la vie en entreprise. Nous souhaitons aussi pouvoir rappeler les lignes rouges, un soubassement assez stable pour permettre de naviguer au gré des crises.

La méthode du Conseil central B (CCB) est bien établie par des groupes de travail autonomes qui réagissent aux consultations mais aussi produisent des réflexions de fond, font émerger les problématiques.

Pour choisir nos combats, nous devons toujours nous poser la question du cadre dans lequel nous sommes saisis, interrogés, ou auteurs de positions, afin de rester en cohérence avec les 4 principales missions de l’Ordre.

Un message pour les pharmaciens ?  

En synthèse, le Conseil central B doit veiller à sa mission principale, en s'appuyant sur l’éthique, la déontologie et les compétences des pharmaciens, afin de s’assurer de la légitimité de ses inscrits. Exercer comme pharmacien industriel, c’est négocier une crête, cheminer sur une arête : cette ligne formée par la rencontre de deux faces, l’impératif de la santé publique et l’exigence de performance économique de nos laboratoires qui inventent et produisent des médicaments pour les patients.

VERBATIM-B_reference.png

A propos de Stéphane Simon

28 ans d’expertise dans l’industrie pharmaceutique dans tous les types d’organisations, toujours en responsabilités sur les fonctions GxP (Bonnes Pratiques), et 28 années continues d’inscription à l’Ordre national des pharmaciens. Stéphane Simon est actuellement Vice-Président Global Regulatory en charge de l’Europe pour Ipsen. Passionné par le secteur, il est convaincu de la noblesse de la profession. 

Élu depuis 2007 avec Marco Follet comme suppléant, il a été depuis 2019 vice-président d’un Conseil central B modernisé, connecté et productif.

Résultats des élections ordinales de la section B