L’accompagnement du patient – Les fondamentaux
Connaître le cadre d’exercice concernant les missions de pharmacie clinique.
Qu’il soit officinal, hospitalier ou biologiste médical, le pharmacien a un rôle important à jouer dans l’accompagnement et le suivi des patients, notamment ceux souffrant de maladies chroniques.
En fonction des besoins du patient préalablement identifiés, il peut notamment :
- l’aider à la compréhension de sa maladie, de ses traitements et des examens nécessaires à son suivi,
- l’informer et le sensibiliser sur le bon usage de son/ses médicament(s) (modalités de prise, apprentissage des techniques particulières d’administration des médicaments le nécessitant, conduite à tenir en cas d’oubli, plan de prise personnalisé, …) et le suivi biologique associé,
- l’aider dans l’apprentissage de l’autosurveillance de sa maladie et de ses traitements (reconnaissance des signes d’alerte et conduite à tenir s’ils surviennent),
- le soutenir tout au long de sa prise en charge.
Dispositifs d’accompagnement mis à disposition des pharmaciens
Il existe plusieurs dispositifs d’accompagnement pharmaceutique, parmi lesquels :
L’entretien pharmaceutique
L’entretien pharmaceutique est "un échange entre un patient et un pharmacien permettant de recueillir des informations et de renforcer les messages de conseil, de prévention et d’éducation" (définition de la Société Française de la Pharmacie Clinique - SFPC).
Il se décline selon des objectifs prédéfinis et adaptés au patient. Il permet notamment d’évaluer la connaissance par le patient de son traitement (dont son suivi), de rechercher son adhésion thérapeutique et de l’aider à s’approprier sa médication.
Il peut être réalisé à l’officine (de manière conventionnée ou non), à l’hôpital ou au sein d’un laboratoire de biologie médicale.
Pour en savoir plus : consulter l’espace "Pharmaciens" du site de l’assurance maladie et la fiche mémo élaborée par la SFPC (2019).
Le bilan partagé de médication
Le bilan partagé de médication est défini comme une analyse critique structurée de tous les médicaments pris par le patient (définition de la Haute Autorité de Santé - HAS). Il a notamment pour objectif d’optimiser l’impact clinique des médicaments, de réduire le risque d’iatrogénie et d’améliorer l’adhésion du patient.
Il est réalisé par un pharmacien sous la forme d’entretiens menés à l’officine (de manière conventionnée) ou à l’hôpital.
Pour en savoir plus : consulter l’espace "Pharmaciens" du site de l’assurance maladie et la fiche mémo élaborée par la SFPC (2017).
La conciliation médicamenteuse
La conciliation médicamenteuse est définie comme « un processus formalisé qui prend en compte, lors d’une nouvelle prescription, tous les médicaments pris et à prendre par le patient » (définition de la HAS).
Il s’agit d’une démarche de prévention et d’interception des éventuelles erreurs médicamenteuses, qui repose sur la transmission et le partage des informations complètes et exactes des traitements du patient entre les professionnels de santé à tous les points de transition (admission, sortie, transferts).
Elle est principalement menée par les établissements de santé, mais implique fortement les professionnels de soins de ville, les patients, leur entourage et les aidants.
Pour en savoir plus : consulter les guides de la HAS « Mettre en œuvre la conciliation des traitements médicamenteux en établissement de santé » (2018) et « La conciliation des traitements médicamenteux en cancérologie » (2019).
L’éducation thérapeutique du patient
L’éducation thérapeutique du patient (ETP) vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec leur maladie.
Elle comprend des activités organisées de sensibilisation, d’information, d’apprentissage de l’autogestion et de soutien psychosocial, liées à la maladie et à son traitement.
Selon la loi "Hôpital, patients, santé et territoires (HPST)" du 21 juillet 2009, elle est déclinée en trois modalités opérationnelles distinctes :
- les programmes d’ETP, mis en œuvre par une équipe pluridisciplinaire formée à cette démarche. Les pharmaciens peuvent y participer activement, notamment en organisant une ou plusieurs séances éducatives (individuelles ou collectives), voire en coordonnant le programme.
- les actions d’accompagnement, qui ont pour objet "d’apporter une assistance et un soutien aux malades, ou à leur entourage, dans la prise en charge de la maladie",
- les programmes d’apprentissage, qui ont pour objet "l’appropriation par les patients des gestes techniques permettant l’utilisation d’un médicament le nécessitant".
Pour en savoir plus
- Guide méthodologique de la HAS/INPES "Structuration d’un programme d’éducation thérapeutique du patient dans le champ des maladies chroniques" (2007)
- Fiche mémo élaborée par la SFPC (2017)
La dispensation des médicaments au public - rétrocession
Les pharmacies à usage intérieur (PUI) peuvent dispenser des médicaments à des patients non hospitalisés (article L. 5126-6 du code de la santé publique).
La vente au public des médicaments permet aux patients d’avoir accès à certains traitements malgré leurs contraintes de distribution, de dispensation ou d’administration, ou qui nécessitent un suivi particulier de la prescription ou de la délivrance.
Pour en savoir plus sur les médicaments en rétrocession, consultez le site de l’ANSM
Pharmacie clinique, de quoi parle-t-on ?
La pharmacie clinique est une "une discipline de santé centrée sur le patient, dont l’exercice a pour objectif d’optimiser la prise en charge thérapeutique à chaque étape du parcours de soins. Pour cela, les actes de pharmacie clinique contribuent à la sécurisation, la pertinence et à l’efficience du recours aux produits de santé" (définition de la SFPC).
La pharmacie clinique est une des missions incontournables des pharmacies à usage intérieur (PUI). Les actes de pharmacies cliniques sont définis à l'article R 5126-10 du code de la santé publique : bilan de médication, plans pharmaceutiques personnalisés, entretiens pharmaceutiques… Les pharmaciens exerçant en milieu hospitalier sont également habilités à adapter et renouveler les prescription des patients pris en charge dans les établissements de santé dans le cadre de leur intervention pharmaceutique.
Pour en savoir plus, voir le cahier thématique n°13 "La pharmacie clinique : état des lieux et perspectives d’une discipline en développement" (décembre 2018)
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