Disposer de clés pour la mise en œuvre de la pharmacie clinique. 

Au-delà de la dispensation de produits de santé, l’activité du pharmacien d’officine évolue vers un accompagnement clinique du patient. La loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) de 2009 est un texte fondateur de la pharmacie clinique à l’officine.

La dispensation

A l’officine, la dispensation de médicaments et des autres produits de santé, associée à l’analyse pharmaceutique et à la délivrance de conseils, est la première étape d’un processus de pharmacie clinique.

Elle peut être complétée par un entretien pharmaceutique ou un bilan de médication.

D’autres actions officinales, comme le repérage de la fragilité et la coordination du maintien à domicile, relèvent de la pharmacie clinique.

Pour en savoir plus :

Cahier thématique n°13 "La pharmacie clinique : état des lieux et perspectives d’une discipline en développement" (décembre 2018)

L’éducation thérapeutique du patient

L’essentiel à connaître

La loi HPST a inscrit l’éducation thérapeutique (ETP) dans le code de la santé publique (articles L.1161-1 à L.1161-6 du CSP) et dans le parcours de soins du patient. C’est une mission notamment confiée aux pharmaciens d’officine (article L.5125-1-1 du CSP).

En pratique

Pour s’impliquer dans des programmes d’ETP, le pharmacien d’officine doit suivre un enseignement d’une durée minimale de 40 heures. Le pharmacien peut ainsi aider le patient à comprendre son traitement, en lui expliquant par exemple une technique d’administration de médicaments spécifique (comme le système d’inhalation), ou encore en l’accompagnant dans l’apprentissage de l’autosurveillance d’une pathologie comme le diabète.

Les actions et programmes d’ETP sont menés par une équipe pluridisciplinaire, dont au moins un médecin, et selon les pathologies et les protocoles associés, des infirmiers, ergothérapeutes, diététiciens ou encore travailleurs sociaux.

Pour en savoir plus,  se reporter à la Fiche professionnelle sur l’ETP

Les entretiens pharmaceutiques

L’essentiel à connaître

Le pharmacien d’officine peut mettre en place des actions de suivi et d'accompagnement pharmaceutique. La convention pharmaceutique prévoit notamment trois types d’entretiens pharmaceutiques : le suivi des patients sous anticoagulants oraux, des patients asthmatiques sous corticoïdes inhalés et des patients sous anticancéreux oraux.

En pratique

Pris en charge par l’Assurance Maladie, ces entretiens pharmaceutiques s’adressent à des patients majeurs qui suivent un traitement par un anticoagulant oral pour une durée prévisible ou effective supérieure ou égale à 6 mois, ou par un corticoïde inhalé pour une durée prévisible d’au moins 6 mois.

D’autres entretiens se destinent aux patients en initiation ou en cours de traitement par une chimiothérapie anticancéreuse orale.

Dans tous les cas, l’accompagnement comprend :

  • un entretien d’évaluation (recueil des informations générales sur le patient, identification du ou des axes d’accompagnement à mettre en œuvre) ;
  • et un entretien thématique (suivi adapté au besoin d’accompagnement, notamment en termes d’effets indésirables).

Un entretien d’évaluation et deux entretiens thématiques sont réalisés pendant l’année d’inclusion et au moins deux entretiens thématiques sont effectués au cours de chacune des années suivantes.

Une formation est requise pour réaliser ces entretiens. Selon le type, ils nécessitent une coordination interprofessionnelle entre pharmaciens officinaux et hospitaliers ou avec le médecin traitant du patient.

En parallèle, la nouvelle convention pharmaceutique, publiée au Journal officiel du 10 avril 2022, prévoit la mise en place d'entretiens de sensibilisation des femmes enceintes aux risques liés à la consommation de médicaments pendant la grossesse et à l’importance de la vaccination.

Les bilans partagés de médication

L’essentiel à connaître

Prévus par les bonnes pratiques de dispensation des médicaments dans les pharmacies d’officine, les bilans de médication consistent à recenser et analyser tous les traitements d’un patient et à rechercher avec lui un consensus pour renforcer l’adhésion thérapeutique et réduire le risque iatrogène. La convention nationale pharmaceutique a institué en 2018 les “bilans partagés de médication” (BPM).

En pratique

Les critères d’éligibilité du bilan partagé de médication sont :

  • l’âge : 65 ans et plus ;
  • la polymédication : au moins 5 principes actifs remboursés prescrits ;
  • la chronicité : une prescription d’une durée supérieure ou égale à 6 mois consécutifs (durée constatée avant ou après adhésion).

Le pharmacien d’officine procède au recueil d’informations puis à l’analyse de tous les traitements reçus par le patient. Il transmet ses conclusions et recommandations au médecin traitant et éventuellement à d’autres prescripteurs avec l’accord du patient. S’ensuivent des entretiens avec délivrance de conseils adaptés et évaluation de l’adhésion thérapeutique.

Par ailleurs, la nouvelle convention prévoit une dérogation aux conditions d’éligibilité au bilan partagé de médication pour les patients résidant en EHPAD (établissement d’hébergement de personnes âgées dépendantes, très sensibles au risque iatrogénique du fait de leur âge et de leur forte médication, afin de les inclure dans la cible du dispositif.

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