Tous Pharmaciens La revue n°28 - juillet 2025
DOSSIER SPECIAL ELECTIONS ORDINALES 2025
Pharmaciens biologistes médicaux
17/07/2025
Biologie médicale - Elections - Ordre

Quels sont, selon vous, les grands enjeux qui attendent votre conseil/métier dans les années à venir ?
La biologie médicale traverse une crise existentielle. Souvent cantonnée à une activité technique de production de résultats, son rôle déterminant dans le parcours de soins reste méconnu en matière de prévention, d’éducation à la santé, dans l’orientation des patients ou encore dans la prise en charge médicale et thérapeutique en infectiologie, en hémostase, en endocrinologie, par exemple. Et pourtant, les biologistes médicaux interviennent à des étapes clés de la vie des patients, là où l’offre de soins est aujourd’hui dans l’impossibilité de répondre de manière satisfaisante, générant des pertes de chance évitables. La biologie médicale est une spécialité médicale, avec tout ce qu’elle comporte de compétences cliniques et sémiologiques. Il faut lui donner un véritable statut dans le parcours de soins des patients, que ce soit en ville ou à l’hôpital. Dans le même temps, la révolution numérique en santé, par la masse de données biologiques générées, doit mettre les biologistes médicaux au cœur de l’intégration et de l’exploitation de ces données. Enfin, la bonne et pleine utilisation des compétences des biologistes médicaux passera aussi par une réflexion approfondie sur leurs effectifs et leur répartition dans les territoires.
Philippe Piet
président du Conseil central de la section G

« Il est plus que jamais nécessaire que chaque biologiste médical incarne, personnalise son exercice auprès des patients et des autres acteurs de santé, tant en ville qu'à l'hôpital. »
Quelles sont les priorités de votre mandat au regard de ces enjeux ?
Nous souhaitons porter les mesures proposées dans le livre blanc sur la biologie médicale, qui a été présenté à la profession en début d’année par la section G. Ce document pose les fondations d’un renouveau du métier. Il redonne du sens à notre activité, en réaffirmant sa dimension médicale, en valorisant notre rôle dans les territoires en ville et à l’hôpital, et en contribuant à renforcer l’attractivité de la profession. Trop de jeunes professionnels sont déçus du rôle auquel on les cantonne. Travailler à l’optimisation de leur formation aux enjeux de santé publique est donc devenu une priorité. Un de nos axes de travail sera donc la réorganisation de l’offre de soins en biologie médicale afin de garantir aux patients une réponse adaptée à leurs besoins, dans les délais et avec les bonnes compétences médicales.
Quel message souhaitez-vous adresser à vos confrères en ce début de mandat ?
Nos confrères effectuent un travail remarquable, bien trop souvent dans l’ombre. Face aux défis que je viens d’évoquer, il est plus que jamais nécessaire que chaque biologiste médical incarne, personnalise son exercice auprès des patients et des autres acteurs de santé, tant en ville qu’à l’hôpital. Qu’il adapte aussi son exercice aux besoins de santé publique, qu’il soit également visible et identifiable par son service rendu. La situation sanitaire l’exige, répondons présents sur le terrain.
En quelques dates
- 1992
DES de biologie médicale
- 1993
Associé dans un laboratoire à Sarlat, puis à Terrasson en Dordogne, dans lequel il exerce toujours, au sein d’une société d’exercice libéral (SEL) de Périgueux
- 2012-2015
Conseiller ordinal
- De 2015 à 2017 puis, depuis 2019
Président du Conseil central de la section G