Pharmaciens des départements et collectivités d'Outre-Mer

Quels sont, selon vous, les grands enjeux qui attendent votre conseil/métier dans les années à venir ? 

Les enjeux de santé en outre-mer pour les prochaines années sont importants. Les épidémies (dengue, chikungunya…) persistent, la lutte contre le paludisme reste cruciale et les maladies chroniques (obésité, diabète, maladies cardiovasculaires) sont surreprésentées dans ces territoires. La dialyse et les amputations sont fréquentes, révélant un manque de suivi en amont des patients affectés. Certains cancers dominent et la mortalité due à des maladies infectieuses, comme le VIH, reste élevée. Le tout dans un contexte où la population des plus de 65 ans devrait doubler en outre-mer d’ici à 2050. Face à ces défis, l’attractivité des pharmaciens vers ces territoires, en tant qu’acteurs de santé et de proximité, est primordiale. Enfin, l’avenir sanitaire de Mayotte, après le cyclone Chido, est un enjeu à part entière. Au-delà de la reconstruction matérielle, l’ensemble du système de soins doit être repensé avec une meilleure orientation ville-hôpital des patients.

Quelles sont les priorités de votre mandat au regard de ces enjeux ?

Pour répondre aux besoins de santé de demain, le Conseil central de la section E poursuivra ses actions pour renforcer l’attractivité des territoires ultramarins : valorisation des stages et internats dans ces territoires, accompagnement de la réforme R3C (Réforme du troisième cycle en pharmacie), suivi de la création de filières pharmacie. Une attention particulière sera portée à Mayotte, où nous veillerons à la mise en œuvre des lois de refondation et à la publication des derniers textes nécessaires à la création d’une délégation ordinale locale. Le Conseil central de la section E poursuivra ses déplacements annuels. Après Mayotte, La Réunion, la Guyane et la Guadeloupe, il sera présent à la Martinique en 2025. Je suis convaincue que l’alliance entre une présence régulière sur le terrain et l’action d’une section spécifiquement dédiée constitue la meilleure façon de représenter les pharmaciens d’outre-mer, tant au sein de l’Ordre qu’auprès des pouvoirs publics.

Quel message souhaitez-vous adresser à vos confrères en ce début de mandat ? 

Nous constatons, depuis dix ans, une augmentation régulière du nombre de pharmaciens exerçant en outre-mer, avec des exercices plus précoces et plus longs. Ceci est encourageant face aux enjeux de santé publique qui nous attendent pour les prochaines années. En effet, les pharmaciens ont pleinement leur rôle à jouer pour accompagner la population dans la prévention et l’observance. Pour autant, nous devons continuer à renforcer l’attractivité du métier sur nos territoires. Promouvoir cet exercice si particulier, mais si intéressant, sera notre priorité pour ce mandat.