Quels sont, selon vous, les grands enjeux qui attendent votre conseil/métier dans les années à venir ?

Nous devons nous préparer à une mutation profonde de notre profession. L’accès aux soins, fragilisé par la désertification médicale, devient un sujet de préoccupation majeur pour les patients. Dans ce contexte, le pharmacien, grâce à sa proximité et au maillage territorial des officines, incarne, plus que jamais, le professionnel de santé de premier recours. Cela suppose d’obtenir de nouvelles missions, tournées vers la prise en charge et l’orientation des patients. 

Notre action devra également se concentrer sur trois axes stratégiques : préserver le maillage officinal, indispensable à l’égalité d’accès aux soins ; renforcer l’attractivité de la profession ; surveiller la financiarisation de l’officine, qui peut avoir pour effet, dans certaines circonstances, de menacer l’indépendance de l’exercice.

Quelles sont les priorités de votre mandat au regard de ces enjeux ?

L’accès aux soins sera l’un des piliers de notre mandat. Nous travaillerons pour obtenir de nouvelles missions pour les pharmaciens, dans une logique de délégation et régulation des soins. Cela passe par le développement de la pharmacie clinique, du télésoin, mais aussi par une réforme des gardes, pour faire du pharmacien un régulateur de soins afin de gérer l’urgence.

Préserver notre maillage passe aussi par une réforme de l’entrée dans les études ainsi qu’une réforme dans les étudeset du troisième cycle. En matière d’attractivité, nous pouvons aller encore plus loin. Nous devons aussi rester vigilants contre les risques de la financiarisation de l’officine en informant et en accompagnant nos jeunes diplômés sur les modes de financement.

L’ensemble de ces sujets feront l’objet de commissions thématiques, chacune pilotée par un élu de l’Ordre choisi pour son expertise spécifique.
Enfin, nous souhaitons rapprocher et renforcer les synergies entre les conseils régionaux et le Conseil central, mais aussi avec les sections D (Représentant les pharmaciens adjoints d’officine et autres exercices) et E (Représentant les pharmaciens des départements et collectivités d’outre-mer), avec lesquelles nous partageons de nombreux sujets communs.

Bruno Galan
président du Conseil central de la section A

guillemets

« En tant que président de Conseil régional depuis de nombreuses années, je sais combien le lien de proximité avec le terrain est essentiel. Cette connaissance fine des réalités locales doit nourrir nos actions nationales. »

Quel message souhaitez-vous adresser à vos confrères en ce début de mandat ?

La pharmacie est à un moment charnière. Nous devons plus que jamais rester mobilisés afin d’être identifiés comme porte d’entrée de l’accès aux soins. Nous devons défendre le maillage pharmaceutique, garant d’une politique de santé publique équitable pour tous nos concitoyens. Pour cela, je crois profondément à la proximité, entre le terrain et l’institution, avec les conseils régionaux et les conseillers ordinaux comme relais.

En quelques dates

  • 2015

Élu président du Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens (CROP) Languedoc-Roussillon

  • 2019

Élu président du CROP Occitanie, après la fusion des régions