L’auto-administration prévoit, pour un patient, de prendre lui-même tout ou partie de ses traitements pendant son séjour en établissement de santé. Cette pratique, régulée pour assurer la sécurité du patient, vise à renforcer sa responsabilité et à préserver son autonomie.

Quel est le cadre juridique à l’hôpital ?

L’auto-administration a été introduite par la modification, le 10 octobre 2022, de l’article 13 de l’arrêté du 6 avril 2011 sur la prise en charge médicamenteuse en établissement de santé. Jusqu’alors, cet article réservait l’administration des médicaments aux seuls professionnels habilités. Ce texte prévoit désormais qu’un patient puisse prendre lui-même ses traitements, sous réserve de l’accord du médecin et de l’intégration du patient dans la procédure Patient en auto-administration de ses médicaments (PAAM) de l’établissement. Il peut bénéficier d’un accompagnement de l’équipe soignante, et sa prise doit être enregistrée a posteriori afin de garantir la traçabilité des traitements. L’auto-administration doit se faire conformément aux recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) de 2022 sur le dispositif PAAM.

Quelle implication pour le pharmacien ?

Le pharmacien, en lien avec l’équipe médicale et paramédicale, a toute sa place dans la définition, la mise en œuvre et le suivi de la procédure PAAM dans son établissement. Il s’assure, entre autres, de la bonne appropriation du traitement par ce dernier, notamment en vérifiant la compréhension des modalités d’administration, et en identifiant les risques potentiels afin d’optimiser la sécurité et l’efficacité de la prise en charge. À titre d’exemple, pour démarrer le dispositif PAAM dans un établissement, le pharmacien peut proposer de cibler une pathologie ou un traitement en particulier (exemple : un patient diabétique avec stylo insuline). Ce démarrage restreint peut permettre d’évaluer la mise en place du dispositif en interne avant son déploiement sur plus de critères ou de secteurs.

LE DISPOSITIF PAAM

Ce dispositif contribue à renforcer la qualité et la sécurité du circuit du médicament, comme en témoigne son intégration dans un critère avancé (critère avancé qui correspond à des exigences souhaitées, mais non exigibles à ce jour. Les critères avancés constituent les potentiels critères standards de demain) du manuel de certification de la HAS, version 2025.