Tous Pharmaciens La revue n°29 - décembre 2025
PRIORITÉ
Transition écologique
18/12/2025
Transition écologique
Groupe de travail Transition écologique : 11 propositions pour engager la profession
Par l’adoption de pratiques plus écoresponsables, les pharmaciens de tous les métiers ont un rôle à jouer dans la réduction de l’impact environnemental de la profession, tout en garantissant la préservation de la santé publique. Cet engagement est essentiel pour répondre aux enjeux sanitaires et environnementaux actuels.
En lien avec les objectifs de la feuille de route Planification écologique du système de santé du Gouvernement, 11 propositions ont été formulées par le groupe de travail Transition écologique de l’Ordre dans son rapport « Engager les pharmaciens dans la transition écologique ». Celles-ci s’articulent autour de trois axes : la juste consommation et gestion des produits de santé, la réduction et le traitement des déchets, la formation et la formalisation des pratiques.
Une juste consommation et gestion des produits de santé
Parmi les thématiques prioritaires, le groupe de travail a tenu à rappeler le rôle essentiel des pharmaciens dans la prévention, premier levier de promotion de la sobriété pharmaceutique. Il préconise de renforcer leur contribution dans ce domaine en permettant, par exemple, aux pharmaciens hospitaliers et biologistes médicaux de pratiquer des bilans de prévention. En outre, à travers leurs activités de pharmacie clinique, les pharmaciens contribuent à une utilisation pertinente des traitements, en garantissant l’administration du bon médicament, au bon patient, au bon moment. L’extension des bilans de médication à tous les patients polymédiqués, la généralisation de la conciliation médicamenteuse, ou l’adaptation des prescriptions par les pharmaciens seraient autant de mesures en faveur de soins plus pertinents, efficients et sobres, réduisant ainsi l’empreinte environnementale du système de santé.
De même, la coopération interprofessionnelle et la coordination des soins entre la ville et l’hôpital seraient à renforcer, pour une consommation plus raisonnée des soins, limitant certaines redondances de traitements et d’examens de biologie médicale, par exemple.
D’autres leviers, comme la mise en place de politiques d’achats écoresponsables ou la promotion d’une distribution verte et durable, par l’optimisation des flux logistiques et la valorisation des transports vertueux, y compris pour l’approvisionnement en outre-mer, sont proposés pour une gestion des produits de santé plus favorable pour l’environnement.
Réduire et mieux traiter les déchets
La gestion des déchets issus des produits de santé est essentielle dans un objectif de protection de l’environnement et de préservation de la santé publique. L’ensemble de la chaîne pharmaceutique est concernée et doit se mobiliser à cet effet.
Le groupe de travail ordinal émet plusieurs propositions visant à réduire la production de déchets, optimiser le tri sélectif et les circuits de collecte, améliorer le recyclage et le traitement des déchets, en privilégiant notamment des alternatives plus respectueuses de l’environnement.
Former et structurer les pratiques
Enfin, l’Ordre souhaite intégrer la dimension écologique à toutes les étapes de la formation des pharmaciens : cursus universitaire, formation continue, agrément des maîtres de stage… Il préconise également la formalisation des pratiques des pharmaciens dans ce domaine avec la mise en place d’un référentiel d’engagement minimal pour chaque métier de la pharmacie, l’accompagnement de l’engagement des pharmaciens et la valorisation des bonnes pratiques. L’instauration d’une Semaine de l’environnement serait enfin de nature à sensibiliser et mobiliser la population sur les défis environnementaux actuels et encourager les comportements écoresponsables, créant ainsi une dynamique collective en faveur d’un avenir durable.
Ainsi, en s’emparant pleinement de ces enjeux, la profession confirme sa capacité à conjuguer santé publique et responsabilité environnementale, au service d’une pharmacie durable.