Santé publique France a présenté aux Rencontres de santé publique 2023 les premiers résultats d’une nouvelle étude visant à estimer la prévalence du COVID long, réalisée sur un échantillon aléatoire de la population générale en France métropolitaine entre septembre et novembre 2022.

Depuis le début de l’épidémie de COVID-19, des personnes infectées par le virus du SARS-CoV-2 rapportent souffrir de symptômes prolongés ou récurrents altérant leur fonctionnement quotidien plusieurs semaines, voire plusieurs mois après l’infection. Ce phénomène communément appelé « COVID long », est décrit sous la dénomination d’« affection post-COVID-19 » par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et apparaît généralement dans les 3 mois suivant l’infection initiale au SARS-CoV-2.

Afin d’obtenir des premières estimations du nombre de cas d’affections et de ses conséquences en terme de recours aux soins, de qualité de vie et de santé mentale, Santé publique France a conduit une première étude de la prévalence et de l’impact de l’affection post-COVID-19 début 2022 qui a montré que 30 % des répondants infectés par le SARS-CoV-2 présentait l’affection post-COVID-19 selon la définition de l’OMS. Cela correspondait à une prévalence de 4 % dans l’ensemble de la population. Face à la succession des vagues épidémiques liées à la circulation de nouveaux variants, une nouvelle étude plus robuste a été réalisée entre septembre et novembre 2022 auprès de la population adulte en France métropolitaine. Les résultats sont présentés lors de l’édition 2023 des Rencontres de Santé publique France.

L’essentiel des résultats à retenir

  • La prévalence de l’affection post-COVID-19 (définition OMS) est estimée à 4 % en population générale adulte (correspondant à 2,06 millions de personnes).
  • 1,2 % des personnes interrogées déclarent un impact fort ou très fort sur leurs activités quotidiennes.
  • 7,1% des participants ont déclaré avoir été atteints de COVID long lorsque qu’on leur posait la question (COVID long rapporté).
  • Parmi les 48 % de personnes ayant eu une infection par le SARS-CoV-2 depuis plus de trois mois, 8 % présentaient les critères d’une affection post-COVID-19.
  • La prévalence était plus élevée chez les femmes (10,2%), chez les personnes en recherche d’emploi (14,9 %) et chez les sujets ayant été hospitalisés pour COVID-19 (18,6%).
  • 21,3 % des personnes rapportant une affection post-COVID-19 ont été infectés à l’occasion de la vague du variant Delta et 53,2% lors des vagues de variants Omicron.

Malgré la stabilisation de la prévalence fin 2022, la surveillance du COVID long et notamment de l'affection post-COVID-19 reste toujours fortement requise dans les mois à venir. Cette affection s'est en effet immédiatement imposée parmi les affections chroniques les plus fréquentes. En particulier, les formes prolongées (31% des cas) et celles dont les symptômes ont un impact fort ou très fort sur les activités quotidiennes (30%) représentent vraisemblablement une charge importante pour le système de soin.

Source : Actualité publiée le 21/06/2023 sur le site de Santé Publique France