Actualisation du 03/08/2023 - L’ANSM informe les professionnels de santé et les patients dans l’attente des conclusions sur l’évaluation du risque de troubles neurodéveloppementaux.

L’Agence européenne du médicament (EMA) poursuit l’évaluation du risque potentiel de troubles neurodéveloppementaux chez les enfants dont le père a pris du valproate ou un de ses dérivés dans les trois mois précédant la conception.

Dans l’attente des conclusions de cette évaluation, l’ANSM adresse une lettre d’information à l’ensemble des professionnels de santé concernés pour les alerter sur ce risque potentiel. Une fiche d’information pour les patients a aussi été conçue. Elle est mise à disposition de chacun sur le site de l’ANSM afin d’être remise aux patients lors de la prescription ou de la délivrance d’une spécialité à base de valproate ou un de ses dérivés.

Il est demandé aux pharmaciens de délivrer aux patients (adolescents et hommes) le feuillet qui leur est destiné, lors de la dispensation de spécialités à base de valproate ou dérivés en l’imprimant à partir du site internet de l’ANSM ou du catalogue du Cespharm, ce dans l’attente de la mise à disposition d’une version papier qui leur sera transmise d’ici la fin septembre ou début octobre 2023.

En parallèle, l’ANSM a demandé aux laboratoires commercialisant ces médicaments qu’ils lui soumettent dès à présent une demande de modification de leurs autorisations de mise sur le marché afin que ce risque potentiel figure dans le résumé des caractéristiques du produit et dans les notices de ces médicaments. L’ANSM leur a également demandé de lui soumettre des documents complémentaires afin d’informer au mieux les patients et les professionnels de santé sur ce risque et la conduite à tenir afin de le réduire.

Évaluation de l’EMA

En 2018, l’EMA a demandé que les laboratoires pharmaceutiques commercialisant les médicaments contenant du valproate ou un de ses dérivés mènent des études visant à mieux caractériser les risques liés à leur prise. Une de ces études avait pour objectif d’évaluer les risques malformatifs et neurodéveloppementaux chez les enfants dont le père avait été traité par valproate ou un de ses dérivés, avant la conception.

Cette étude, conduite sur la base de plusieurs registres scandinaves (Norvège, Suède et Danemark) sur une longue période, a comparé les enfants dont le père était traité au valproate dans les trois mois qui précèdent la conception, par rapport aux enfants dont le père était traité par lamotrigine ou lévétiracétam.

Ces résultats suggèrent une augmentation du risque de troubles neuro-développementaux, comme des troubles du spectre autistique, chez les enfants dont le père a été exposé au valproate. Ce risque varie entre 5,6 % et 6,3 % chez les enfants nés de père exposé au valproate contre 2,5 % et 3,6 % pour les enfants nés de père traité par  lamotrigine ou lévétiracétam. Pour rappel, ce risque de troubles neurodéveloppementaux est de l’ordre de 30 à 40 % après une exposition maternelle au valproate.

Les limites de cette étude ne permettent pas à ce stade de conclure sur ce risque. Des données complémentaires ont été demandées aux laboratoires par l’EMA et une évaluation européenne est en cours.

Dans l’attente de ces données complémentaires, l’ANSM souhaite partager dès à présent ces résultats. S’ils étaient confirmés, ils pourraient conduire à de nouvelles mesures de sécurité.

Tout homme traité par un médicament contenant du valproate ou un de ses dérivés ne doit pas arrêter son traitement sans en parler à son médecin. En effet, l’arrêt du traitement expose les patients épileptiques à la réapparition des crises convulsives.

Source : actualité de l’ANSM du 03/08/2023

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