Foyer de transmission du chikungunya sur la commune de Bergerac en Dordogne : appel à la vigilance renforcée concernant un foyer actif de transmission

Par un DGS-Urgent, le ministère chargé de la Santé informe qu’un foyer de transmission du virus du chikungunya est en cours sur la commune de Bergerac. Ce foyer est particulièrement actif et compte au 2 septembre 2025, un total de 37 cas confirmés biologiquement ou probables.
Le ministère attire la vigilance des professionnels de santé sur la nécessité de détecter précocement tout cas évocateur cliniquement, de prescrire les examens biologiques recommandés et de signaler le plus rapidement possible tout cas confirmé au point focal de l’ARS de Nouvelle Aquitaine pour déclencher les mesures de contrôle et de prévention afin de freiner la propagation du virus dans la commune.
La présence de cas importés asymptomatiques ou n’ayant pas l’objet d’une confirmation biologique, la colonisation de la commune par le moustique tigre qui est très compétent pour transmettre la souche de chikungunya circulant dans l’Océan Indien et des conditions climatiques favorables ont favorisé l’amplification de cet épisode.
Dès la déclaration du premier cas début août, l’Agence Régionale de Santé, en lien avec ses partenaires, a rapidement mis en œuvre les mesures de contrôle et de prévention autour du cas. Ces mesures visant à freiner la propagation du virus se poursuivent autour de chaque nouveau cas détecté. La détection de nouveaux cas depuis fin août indique néanmoins une circulation encore active du virus et une persistance du risque de diffusion.
Pour poursuivre la gestion engagée pour cette situation et limiter autant que possible l’impact sur la santé publique, le ministère attire la vigilance des professionnels de santé sur l’importance de :
- évoquer le diagnostic de chikungunya devant tout tableau clinique compatible, notamment de la fièvre associée à des arthralgies généralement intenses ; en particulier pour les patients ayant fréquenté la commune de Bergerac et toute personne revenant d’une zone de circulation du virus (régions du territoire hexagonal connaissant des foyers autochtones ou séjour en zone intertropicale) ;
- prescrire des examens biologiques de confirmation selon la date de début des signes (cf. annexe) en privilégiant les prélèvements précoces. La prescription doit cibler à la fois le virus de la dengue et du chikungunya, voire du Zika si le patient a voyagé. Le détail des tableaux cliniques à surveiller et la conduite à tenir figurent en annexe ;
- signaler, par tout moyen et le plus rapidement possible, tout cas ayant été confirmé biologiquement (cf. démarche diagnostic biologique en annexe) au point focal régional de l’ARS Nouvelle-Aquitaine pour initier les investigations et des mesures de lutte antivectorielle adaptées. Pour rappel, le signalement des arboviroses est obligatoire (formulaires Cerfa de déclaration obligatoire) ;
- rappeler les messages de prévention aux patients dès la suspicion clinique et pour les cas confirmés jusqu’à la fin de leur virémie (7 jours après la date de début des signes) : limiter les déplacements, porter des vêtements couvrants et amples, utiliser un répulsif cutané, utiliser des diffuseurs électriques à l’intérieur des habitations, utiliser un ventilateur, mettre en place des moustiquaires sur le lit notamment des enfants et des personnes malades et si possible sur les ouvertures (portes et fenêtres) ;
- renforcer la vigilance sur la présence de moustiques au sein de vos cabinets / locaux. Il convient notamment de lutter contre les gîtes larvaires, propices à leur développement, en supprimant les eaux stagnantes à l’intérieur et autour des locaux (petits contenants comme les dessous de pots, les déchets, les gouttières, etc.).
Le ministère rappelle que l’agence régionale de santé peut apporter un appui dans la mise en œuvre de l’ensemble de ces recommandations.
Pour contacter le point focal régional de l’ARS Nouvelle-Aquitaine :
ars33-alerte@ars.sante.fr
Téléphone : 0 809 400 004
Fax : 05 67 76 70 12
La saison en cours est marquée par un nombre sans précédent de cas importés de chikungunya (près de 1 000 cas importés identifiés depuis le 1er mai jusqu’au 2 septembre 2025) dont la plupart proviennent de l’île de La Réunion. Ces cas sont à l’origine de nombreux foyers de transmission autochtone dans l’Hexagone. Ainsi au 2 septembre 2025, un total de 301 cas de chikungunya ayant acquis l’infection localement (cas autochtones) ont été détectés dans 7 régions (Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Corse, Grand-Est, Nouvelle-Aquitaine et Bourgogne- Franche-Comté) dont 3 régions où un épisode autochtone n’avait jamais été identifié auparavant (Grand-Est, Nouvelle- Aquitaine et Bourgogne-Franche-Comté). En Nouvelle-Aquitaine, 5 épisodes ou foyers de transmission autochtone de chikungunya sont en cours : en Gironde à Bordeaux (1 cas), dans les Landes à Dax (1 cas), dans les Pyrénées-Atlantiques à Hendaye (3 cas), en Charente à Val-de-Cognac (14 cas), et en Dordogne à Bergerac (37 cas) qui est l’épisode le plus important enregistré de la saison dans la région.