La HAS mobilisée pour la santé des femmes

À l’occasion de la Journée internationale d’action pour la santé de la femme, mercredi 28 mai 2025, la HAS fait le point sur ses dernières recommandations élaborées sur cet enjeu majeur. Avec une priorité : améliorer la prise en charge des femmes et mieux les accompagner tout au long de leur vie.
Depuis sa création en 2004, la Haute Autorité de santé vise à développer la qualité dans les champs sanitaire, social et médico-social. À cet effet, elle évalue les produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux), mesure la qualité des établissements de santé et des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) pour l’améliorer et élabore des recommandations de bonnes pratiques professionnelles. L’objectif : permettre à chaque personne de bénéficier des meilleurs soins, prises en charge et accompagnements, et ce, quel que soit son état de santé, sa situation, son âge, son genre ou encore son sexe.
Sur ce dernier point, la santé des femmes est différente de celles des hommes pour des raisons biologiques liées au sexe et de comportements de genre. Les femmes peuvent connaître des situations et événements spécifiques tout au long de leur vie : la puberté, les règles douloureuses, la grossesse, l’accouchement, la contraception, la ménopause... Elles sont aussi plus souvent confrontées à certaines maladies que les hommes et sont également plus souvent victimes de violence. Pourtant, certains stéréotypes liés au genre et au sexe perdurent, empêchent une prise en charge optimale et accentuent les inégalités. Dès décembre 2020, la HAS alertait le Parlement et le Gouvernement sur ces enjeux dans son rapport d’analyse prospective intitulé « Sexe, genre et santé ». Le rapport prenait ainsi l’exemple des signes d’un infarctus chez la femme, trop souvent confondus avec ceux d’une crise d’angoisse, ou celui de pathologies soi-disant “réservées aux femmes”, comme l’ostéoporose, conduisant à négliger ce diagnostic chez l’homme. La HAS en appelait, déjà, à une plus grande prise en compte des questions de sexe et de genre, afin d’améliorer l’accompagnement et les soins pour toutes et tous. Élaborer des recommandations tenant spécifiquement compte de ces questions figurait parmi les propositions de ce rapport.
C’est dans cette optique que la HAS a publié ces derniers mois des travaux sur le dépistage et l’accompagnement des femmes en situation de surpoids ou d’obésité, la prise en charge du risque alcool, l’endométriose ou encore la vaccination de la femme enceinte. Avec une priorité : améliorer la prise en charge des femmes confrontées à ces situations médicales.
Les professionnels de santé ne sont pas les seuls à pouvoir agir pour la santé des femmes. Les femmes elles-mêmes, entourées et épaulées par de nombreuses associations de patients et de patientes, ont le pouvoir d’agir sur leur état de santé global, en adoptant des comportements adaptés à leur situation. C’est pourquoi la HAS propose, en plus des recommandations de bonnes pratiques à destination des professionnels, des conseils qui peuvent être utiles aux femmes pour mieux vivre au quotidien. Plus largement, c’est à l’ensemble de la société de se saisir de cet enjeu, car la santé des femmes nous concerne tous.
Pr. Lionel Collet, Président de la Haute Autorité de santé