Par un DGS-Urgent, le ministère chargé de la Santé informe qu’après trois années de faible circulation pendant la pandémie de COVID-19, l’incidence nationale de l’hépatite A est revenue à des niveaux prépandémiques depuis 2023.

Sur les huit premiers mois de l’année 2025, en particulier à partir du mois de juillet, une recrudescence de cas d’hépatite A est observée à l’échelle nationale, le nombre de cas entre le 1er janvier et le 9 septembre (1 021) ayant déjà dépassé le nombre de total de cas en 2024 (1 010). Cette situation est suivie avec attention, l’augmentation saisonnière habituelle des hépatites aiguës A se produisant généralement aux mois de septembre et octobre, du fait de la contamination d’une proportion importante de cas aux mois de juillet et août dans des pays d’endémie lors de voyages et du délai d’incubation moyen de 4 semaines (2 à 6 semaines).

L’augmentation du nombre de cas déclarés en 2025 est essentiellement portée par deux situations d’épidémies locales d’hépatite A aiguë, impliquant chacune plusieurs dizaines de cas, qui ont été signalées au mois de juin. L’une a été rapportée en région Auvergne-Rhône-Alpes avec 84 cas dont le dernier a été signalé fin août, la seconde en région Pays de la Loire, toujours active avec plus d’une centaine de cas (117 cas au 09/09).

À l’étranger, de nombreux cas d’hépatite A aiguë ont été déclarés dans des populations exposées à des conditions sanitaires précaires dans plusieurs pays européens de l’Est depuis le mois de janvier 2025 (source ECDC). Par conséquent une vigilance soutenue demeure nécessaire pour ces populations plus exposées au risque d’hépatite A.

Du fait des retours de voyages possiblement de zones de circulation et du retour des enfants comme des adolescents en collectivité, les cas d’hépatites A devraient continuer à augmenter dans les prochaines semaines du fait de la saisonnalité classique.

Pour  rappel,  le  virus  étant  présent  dans  les  matières  fécales  des  personnes  atteintes,  la  maladie  se  transmet par l’intermédiaire des mains ou d’aliments contaminés. Fréquemment, elle passe inaperçue, notamment chez l’enfant. Elle peut se manifester par la présence de fièvre, douleurs abdominales, nausées, perte d’appétit, asthénie et ictère. Dans la majorité des cas, l’hépatite aiguë A guérit spontanément sans séquelle. Les formes graves, plus rares, surviennent surtout chez les adultes, le risque de sévérité et de mortalité augmentant avec l’âge et en présence de comorbidités hépatiques.

Des pratiques et des publics spécifiques sont également à risque de contamination : les personnes en situation de précarité et ayant des difficultés d’accès à l’eau courante, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les rapports sexuels ano-buccaux, l’usage de drogues par voie intraveineuse.

Aussi, le ministère invite les professionnels de santé à la vigilance face à des patients présentant des symptômes compatibles, même sans notion d’exposition évidente, et de demander un bilan hépatique ainsi qu’une sérologie.

Le ministère rappelle les actions complémentaires associées

Cette maladie est à signalement obligatoire auprès de votre Agence Régionale de Santé, de préférence via le formulaire dédié disponible sur le site de Santé publique France. Le signalement à l’ARS permet d’engager les mesures de santé publique : recherche des expositions au risque, identification des chaînes de transmission, tracing autour du cas et transmission des recommandations d’hygiène et de vaccination.

En cas de suspicion de cas groupés, il est important que les laboratoires puissent échanger avec le Centre National de Référence (CNR) des hépatites à transmission entérique (hépatites A et E) de la pertinence de lui adresser les échantillons des patients, afin qu’un génotypage soit réalisé pour identifier des possibles chaînes de transmission (coordonnées et fiche de prélèvement disponibles ici).

La vaccination contre le virus de l’hépatite A constitue une mesure de prévention efficace. Le ministère invite à vérifier le statut vaccinal et mettre en œuvre la vaccination devant tout patient répondant aux recommandations (cf. calendrier des vaccinations 2025 et Hépatite A | Vaccination Info Service) :

  • Recommandations autour d’un cas : la vaccination doit systématiquement être recommandée pour toute personne vivant sous le même toit qu’un cas (le plus tôt possible, et dans un délai maximal de 14 jours après le début des symptômes du cas index)
  • Recommandations générales, pour les personnes présentant des facteurs de risque
  • Recommandations pour les professionnels exposés à un risque de contamination
  • Recommandations pour les voyageurs 

Les mesures d’hygiène simples sont efficaces pour éviter la propagation du virus dans l’entourage des cas. Il est donc important également de promouvoir autour des personnes infectées, le respect de ces mesures dans les foyers ou dans les collectivités, en particulier le lavage fréquent des mains à l’eau et au savon pour limiter le risque de transmission de l’hépatite A. La majorité des cas se contamine habituellement lors de voyages à l’étranger dans les zones d’endémie. Tout voyage dans ces zones doit s’accompagner des mesures d’information et de prévention nécessaires, dont la vaccination.

En annexe du DGS-Urgent se trouve une note d’information aux familles rédigée par l’ARS Pays de la Loire, pouvant être remise aux patients et à leur entourage.

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