Santé publique France et l’Anses lancent le 16 septembre 2024 la première phase de l’enquête Albane qui permettra d’évaluer en continu la santé de la population française, l’exposition aux substances chimiques et de mieux connaître leurs liens avec l’alimentation et l’environnement. 

Albane (Alimentation, biosurveillance, santé, nutrition et environnement) est une enquête nationale inédite qui vise à évaluer l’état de santé de la population vivant en France, son exposition aux substances chimiques, ses habitudes en matière d’alimentation, d’activité physique et de sédentarité.

Portée conjointement par Santé publique France et l’Anses, Albane est financée par les ministères en charge de la Transition écologique, de la Santé, de l’Agriculture et du Travail. La première phase de l’enquête débute le 16 septembre 2024 en Ile-de-France et en Nouvelle-Aquitaine, auprès de 200 adultes et 200 enfants, avant un déploiement au niveau national à partir de mai 2025. Les résultats, une fois analysés, permettront d’éclairer les pouvoirs publics sur les mesures à mettre en œuvre pour améliorer la santé des populations.

A quoi va servir l’enquête Albane ?

L’enquête Albane couvre différentes thématiques de santé et permettra de mieux connaître :

  • la fréquence de certaines maladies telles que le diabète, les maladies respiratoires chroniques, le surpoids et l’obésité ou l’hypertension artérielle, qui sont parfois insuffisamment diagnostiquées ;
  • le niveau de présence, dans notre corps, de substances chimiques de l’environnement, par exemple les pesticides, les bisphénols, les plastifiants (phtalates) ou les composés perfluorés (PFAS) ; 
  • les habitudes alimentaires et le niveau d’activité physique de la population, qui jouent un rôle déterminant dans l’apparition ou la prévention de certaines maladies chroniques.

Les connaissances ainsi collectées sont essentielles pour appuyer les politiques publiques et les réglementations visant la réduction des expositions et la prévention et l’amélioration de la prise en charge des maladies chroniques.

Cette enquête de santé globale va prendre la suite des études INCA (Étude individuelle nationale des consommations alimentaires) de l’Anses, ENNS (Etude nationale nutrition santé) et ESTEBAN (Étude sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition) de Santé publique France.

Comment va se dérouler la première phase de l’enquête ?

En pratique, à partir du 16 septembre 2024 et pendant 3 mois, 200 adultes âgés de 18 à 79 ans et 200 enfants de plus de 2 ans répartis dans les deux régions pilotes seront inclus dans l’enquête. Les participants seront tirés au sort à partir d’une base de données de l’Insee. Les enfants de moins de 2 ans vivant avec les adultes participants pourront aussi être inclus dans l’enquête. Au cours de l’enquête, les participants seront invités à répondre à des questionnaires, réaliser un examen de santé et des prélèvements biologiques. Les résultats de la première phase serviront à tester en conditions réelles le protocole de l’enquête et l’ajuster si besoin en vue du lancement de l’enquête au niveau national au printemps 2025. 

Albane, une enquête de santé ambitieuse

L’enquête Albane est conçue pour être répétée selon des cycles de deux ans, réalisés sur des échantillons de plus de 3 000 personnes de 0 à 79 ans et représentatifs de la population vivant en France. L’inclusion des départements et régions d’Outre-mer sera examinée dans le futur. Des comparaisons d’un cycle à l’autre permettront de suivre l’évolution de l’état de santé de la population française et de contribuer à mesurer l’atteinte des objectifs fixés dans le cadre des politiques de santé publique en lien avec les thématiques abordées par l’enquête. Ainsi, la France disposera d’un dispositif continu d’observation de l’état de santé de la population, dont peu de pays dispose.

Cette enquête ambitieuse et inscrite dans la durée répond aux objectifs des politiques nationales sur l'alimentation et la nutrition. Ceci à la fois en termes de surveillance de l’état nutritionnel et des habitudes de consommations alimentaires, d’activité physique et de sédentarité que d’étude des facteurs associés et d’orientation des actions de prévention. Elle fait par ailleurs partie des actions répertoriées par la Stratégie nationale de biosurveillance initiée début 2024, qui vise à surveiller l’exposition de la population française aux substances chimiques, à identifier les pathologies associées ainsi que les déterminants de ces expositions. Elle contribue également à la mise en œuvre du Plan d’action mondial pour la prévention et le contrôle des maladies non transmissibles 2013-2020, prolongé jusqu'en 2030, de l’OMS.

À l’échelle régionale, la répétition de l’enquête sur différents cycles permettra à terme de disposer de résultats exploitables par région, et de venir ainsi en appui à la définition, au pilotage et évaluation des politiques de santé publique déclinées à l’échelle des territoires.

À l’échelle internationale, le dispositif d’Albane va permettre des comparaisons avec les situations sanitaires de pays déployant des enquêtes de même type, par exemple l’Allemagne, le Canada et les États-Unis.

Source : actualité publiée le 16/09/2024 sur les sites de Santé publique France et de l'Anses