Grande cause nationale 2025, la santé mentale est une composante à part entière de la santé, un état de bien-être qui permet de travailler, s’épanouir, mener à bien ses projets et de surmonter les aléas de la vie. Pourtant, cette réalité est trop souvent invisible, notamment lorsqu’il s’agit de la santé mentale des femmes.

À l’occasion de la journée internationale d’action pour la santé des femmes du 28 mai, le ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles a lancé son premier baromètre « Les Français et la santé mentale des femmes ». Celui-ci révèle que 21% des Français estiment que les problèmes de santé mentale touchent davantage les femmes.

Une forte attente en matière d’information sur la santé mentale des femmes

Droit fondamental pour toutes et tous, la santé mentale est tout aussi essentielle que la santé physique. D’après le baromètre « Les Français et la santé mentale des femmes », 64 % des Français déclarent souhaiter être mieux informés sur la santé mentale des femmes, une attente particulièrement forte chez les femmes de moins de 35 ans (82 %). Connaître l’impact que peuvent avoir les différents facteurs sur la santé mentale des femmes est un préalable indispensable pour mieux prévenir, mieux accompagner et mieux soigner les femmes tout au long de leur vie.

Chiffres clés

  • 27 % des femmes considèrent qu’ils les affectent davantage, particulièrement chez les moins de 50 ans, et plus encore chez les 18-35 ans.
  • 6,5 sur 10 : c’est la notation attribuée à l’état de santé mentale des femmes de 18 à 35 ans, contre 7,4 en moyenne.

Les principaux déterminants de la santé mentale des femmes

La santé mentale ne se résume pas à un état figé, mais résulte d’un équilibre qui peut fluctuer au cours de la vie, influencé par de nombreux facteurs extérieurs, comme les conditions de travail, les ressources financières et les relations sociales, mais aussi des facteurs plus personnels tels que l’histoire familiale, ainsi que les événements de vie.

Selon le baromètre, près d’une femme sur deux indique avoir déjà connu un trouble psychique au cours de sa vie (44 % contre 36 % des hommes). Plusieurs éléments clés déterminants peuvent influer sur la santé mentale des femmes, parmi lesquels se retrouvent ces trois facteurs principaux :

Les événements de vie

Chaque étape du cycle de vie des femmes compte des bouleversements hormonaux susceptibles d’impacter leur santé mentale. De la puberté à la ménopause, en passant par la grossesse, les fluctuations hormonales peuvent se traduire par divers symptômes tels qu’irritabilité, troubles du sommeil, anxiété, fatigue chronique, ou encore, tristesse…

Rôles sociaux et charge mentale

Ces évènements de la vie peuvent être exacerbés par des facteurs sociaux tels que la charge mentale, définie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme « la charge cognitive et émotionnelle résultant des exigences et des contraintes de la vie quotidienne et du contexte social dans lequel les individus vivent ». Le poids des responsabilités familiales, domestiques et professionnelles, plus particulièrement chez les mères à la tête de familles monoparentales, s’ajoute à la pression sociale et la valorisation de la performance, générant une tension mentale source d’épuisement.

Les inégalités structurelles entre les femmes et les hommes

Les femmes sont également confrontées à des stéréotypes de genre dès la naissance, susceptibles d’influencer leur orientation scolaire et professionnelle, leur autonomie financière, l’accès aux soins. Elles doivent également faire face à des injonctions sociales liées à la maternité et à leur rôle dans la société, ce qui pèse sur leur santé mentale, encore souvent ignorée ou minimisée.

Maternité, grossesse et post-partum : des bouleversements invisibles

Il est fréquent qu’après l’accouchement, les mères présentent une perturbation de l’humeur (baby-blues) se manifestant par des sautes d’humeur, des crises de larmes, de l’anxiété et des troubles du sommeil. La dépression périnatale, souvent minimisée ou ignorée, toucherait 16,7 % des femmes selon l’enquête nationale périnatale 2021. Elle peut survenir pendant la grossesse et/ou après l’accouchement durant un an.

Les causes de cette dépression périnatale sont multiples : modifications hormonales, ou injonction d’être une mère parfaite, isolement social et manque de prise en charge psychologique pendant et après la grossesse sont des facteurs de risques importants.

Des dispositifs et ressources peuvent aider les mères. C’est le cas du site et de l’application Les 1000 premiers jours, ou du widget de repérage du « blues post-partum ». Par ailleurs, certaines sage-femmes sont formées à la détection et à l’accompagnement des troubles psychiques liés à la maternité.

Le nouveau carnet de santé de l’enfant, entré en vigueur le 1er janvier 2025 et distribué à tous les parents, fournit des informations et des conseils de prévention sur la dépression post-partum.

Le carnet de maternité, en cours de refonte pour une diffusion en 2026, prévoit de faire une large part à l’information des femmes enceintes sur l’importance du bien-être mental pendant la grossesse mais également après l’accouchement (signes de baby blues et ressources disponibles en cas de signes évocateurs de dépression du post partum).

La santé mentale des femmes doit être pensée comme un continuum, influencé par les événements de vie et les injonctions sociales. Le soutien et l’accompagnement passent par l’orientation vers les dispositifs de soins existants comme Mon Soutien Psy. Toute personne présentant des troubles psychiques d’intensité légère à modérée peut bénéficier d’un maximum de 12 séances d’accompagnement psychologique par an prises en charge par l’Assurance maladie. Pour y avoir accès, il est nécessaire de prendre rendez-vous avec un psychologue partenaire du dispositif.

Ménopause : une étape naturelle encore trop souvent tabou

Chaque année, 500 000 femmes franchissent le seuil de la ménopause en France et 17 millions sont aujourd’hui concernées. Pourtant, le sujet demeure tabou et beaucoup n’osent en parler à leurs proches ou conjoint. Les modifications hormonales : bouffées de chaleur, troubles du sommeil, prise de poids ou baisse de la libido…peuvent également être à l’origine de troubles psychiques comme l’anxiété ou une baisse de l’estime de soi. Ils sont parfois aggravés par la persistance de la charge mentale, en particulier chez les femmes isolées socialement ou qui sont aidantes.

Le manque de dialogue sur cette étape de vie empêche de nombreuses femmes de bénéficier d’un accompagnement adapté. Pour libérer la parole, valoriser les ressources disponibles et informer les femmes afin de leur permettre l’accès aux actions de soins et prévention, le rapport RIST sur la ménopause en France fait plusieurs propositions. Il recommande notamment une consultation dédiée à la ménopause pour chaque femme dès les premiers signes, le renforcement de l’information dès le plus jeune âge en s’appuyant sur des associations, le soutien de la recherche médicale et l’adaptation et l’amélioration des conditions de travail.

La prévention à chaque étape de la vie est essentielle. C’est l’objectif du dispositif Mon Bilan Prévention, accessible à des âges clés. Ce temps d’échange dédié et pris en charge à 100 % est assuré par un professionnel de santé volontaire (médecins, pharmaciens, infirmiers, sage-femmes). Il permet notamment de faire le point sur son bien-être mental, de bénéficier de conseils personnalisés et d’être orienté, si son état le nécessite, vers un professionnel ou une structure adaptée en cas de besoin d’évaluation ou de suivi.

En savoir plus :

Source : actualités du ministère de la Santé du 28/05/2025