Commandité par le Conseil central de la section D de l’Ordre, représentant les adjoints d’officine et autres exercices, l’institut BVA Xsight a mené une vaste enquête auprès de 3 009 pharmaciens inscrits, du 10 décembre 2024 au 2 janvier 2025. L’objectif ? Mieux comprendre leur vécu, leurs aspirations, leurs difficultés et recueillir leur perception sur l’indépendance professionnelle.

Des résultats encourageants

Trois pharmaciens adjoints sur quatre se déclarent fiers d’exercer leur métier. Ils plébiscitent les nouvelles missions de santé publique, la qualité des relations humaines au sein de l’équipe officinale ainsi que celles avec leurs patients, et le bon équilibre entre vie professionnelle et personnelle.

Un engagement qui demande à être renforcé

L’enquête souligne un changement dans les mentalités : même si seuls 22 % des adjoints se projettent dans le rôle de titulaire et 31 % envisageraient de changer de métier dans un délai moyen de cinq ans si la situation n'évolue pas pour eux, ils souhaiteraient s’impliquer davantage dans l’officine. Ainsi, 27 % des adjoints prévoient de prendre des parts de capital dans leur officine (37 % chez les moins de 40 ans).

Des signaux à prendre en compte

Les pharmaciens adjoints d’officine s’inquiètent cependant de l’avenir de leur profession et des perspectives d’évolution (52 %), soulignant un manque de reconnaissance de leur métier dans le système de santé (50 %). L’indépendance professionnelle reste aussi un sujet central, derrière les pénuries de médicaments, le bien-être au travail et la reconnaissance du métier au sein du système de santé. En effet, si 86 % des adjoints déclarent se sentir libres dans l’exercice de leur pratique au quotidien, un tiers estiment que cette indépendance s’est dégradée au cours des dix dernières années. 

Ce sentiment est particulièrement marqué chez les pharmaciens responsables des bonnes pratiques de dispensation d’oxygène à domicile (BPDO), qui déclarent subir davantage de pressions hiérarchiques et pour qui les bonnes pratiques ne sont pas toujours très claires. Seuls 45 % d'entre eux estiment pouvoir exercer leur indépendance.

Un plan d’action sur trois ans

Pour Jérôme Parésys-Barbier, président du Conseil central D, « on est plus que jamais à un carrefour. Il nous appartient maintenant de transformer ce diagnostic en actions concrètes ». Le Conseil central D a donc engagé un plan d’action sur trois ans, avec trois priorités :

  • rappeler les outils existants, notamment les moyens d’alerte et de signalement en accès libre sur le site de l’Ordre ;
  • donner les clés pour préserver l’indépendance, à travers la création d’outils spécifiques ;
  • renforcer le soutien dans les situations complexes, notamment en proposant des dispositifs adaptés aux adjoints en difficulté d’ordre déontologique.

Jérôme Parésys-Barbier
Président du Conseil central de la section D, représentant les pharmaciens adjoints d’officine et autres exercices

guillemets

« On peut construire des outils, afin de trouver des solutions et prévenir les situations de perte d’indépendance. Il faut embarquer toute la profession pour réfléchir à cela, et on y travaille. »